Le blog de Nicolas Morvan

François Hollande à Brest : le cap et le souffle.

Après l’extraordinaire meeting du Bourget, qui a donné du souffle à sa campagne et plongé ses adversaires dans le doute, François Hollande faisait escale à Brest ce Lundi. Une bonne occasion pour fixer son cap, dans une ville symbole de l’ambition maritime de la France.

Rencontrant quelques élus le midi et près de 3500 sympathisants le soir, François Hollande a tenu un discours de responsabilité et de vigilance.

Responsabilité, car les Français souhaitent retrouver confiance dans la politique, à un moment économique particulièrement difficile. Il lui appartient, ainsi qu’à ses soutiens, d’avoir une certaine hauteur loin des provocations et des bassesses.

Vigilance, car l’extrême-droite est en embuscade et pourrait renverser la table, comme cela fut déjà le cas en 2002. Voir le candidat sortant, dimanche dernier, agiter quelques dernières mesures désespérées et l’entendre confesser –en off- ses erreurs, pourrait donner des ailes aux partisans du changement. Il ne faudrait pas oublier qu’un second tour ne peut être gagné qu’à condition d’y être.

Pour cela, il convient de relayer les idées de François Hollande, sur la toile comme chez nos concitoyens. Plus que jamais nos vœux 2012 doivent être d’avoir une bonne santé et un bon cordonnier !

Vous trouverez ici le site internet Tous Hollande pour participer à la mobilisation citoyenne pour le changement.

Priziou 2012

Depuis 15 ans, France 3 Bretagne encourage les acteurs culturels de la langue bretonne au travers d’une cérémonie mettant en valeur leurs créations, les Priziou. Cette année, un partenariat a été noué avec l’Office public de la langue bretonne pour intégrer toutes les initiatives et actions de ceux qui œuvrent pour la promotion de la langue bretonne.

La cérémonie organisée aux Champs libres à Rennes et diffusée sur France 3 dimanche dernier, a été l’occasion de remettre des prix très divers : patrimoine linguistique, vie associative, entreprises, chants, collectivités.

Sélectionnée, la Cocopaq s’est vue remettre une distinction pour son action en faveur du bilinguisme. Présent avec Marcel Moysan, vice-président en charge de la langue bretonne, j’ai constaté combien notre démarche simple mais résolue était observée par les acteurs régionaux. Cet encouragement est le bienvenu, alors que nous constatons à la fois les bénéfices de notre action puisque le nombre de personnes en contact avec la langue bretonne à largement augmenté sur le Pays de Quimperlé ces dernières années.

Il nous faut poursuivre l’effort. Nous le faisons en soutenant les efforts d’ouverture de classes bilingues et en lançant des animations en breton au Relais Assistante Maternelle de la Cocopaq et à la crèche municipale de Moëlan-sur-Mer.

Il se murmure même que l’ensemble des acteurs de la langue et de la culture bretonne du Pays de Quimperlé, soutenus par la Cocopaq, pourraient se rassembler en mai prochain pour une grande fête de la Bretagne !

Vous trouverez ici le rappel de l’engagement de la Cocopaq et là le rappel de l’engagement de Moëlan-sur-Mer.

L’émission des Priziou est en ligne ici. Le site des fantastiques Alambig Electrik est là.

Candidature

Dans le respect du calendrier national que nous nous sommes fixés, j’ai fait connaitre aujourd’hui aux instances locales et nationales ma candidature aux élections législatives de 2012. Je pense qu’il faut, dans ce domaine, ne pas se précipiter, mais au contraire privilégier un débat digne et sincère.

C’est pour cela que j’ai souhaité rendre publique ma déclaration de candidature en l’adressant cette semaine aux responsables locaux du Parti Socialiste, afin qu’ils aient la primeur de l’information.

Cette candidature repose sur un parcours, qui m’a appris le sens du collectif, l’intérêt de l’écoute humaine, mais aussi une éthique et des méthodes : travail, disponibilité, présence.

François Hollande a souhaité mettre la jeunesse et le renouvellement au cœur de son projet, il faut désormais incarner cette promesse. Cette mandature sera longue et difficile pour retrouver une République irréprochable et rénovée. Il faudra y consacrer toute son énergie, en pensant le temps long comme nous l’imposent la situation internationale et la dette publique. Il nous faut sortir d’une vision de court terme et permettre qu’une nouvelle phase politique s’ouvre. La France, comme notre territoire, doivent répondre à des enjeux majeurs, qui mobiliseront autant le gouvernement, que le législateur et les élus locaux. Le Pays de Concarneau et de Quimperlé doit y prendre toute sa place.

Le 1er décembre, les socialistes de la 8ème circonscription du Finistère ont à nouveau rendez-vous avec leur histoire.

 

Vous trouverez ci-joint ma déclaration de candidature.

Soutien au patrimoine breton

Mercredi, le Conseil municipal de Moëlan-sur-Mer a été unanime pour apporter son soutien à la démarche de promotion du patrimoine culturel immatériel de Bretagne.

Ce travail, engagé par l’association Dastum, vise à inscrire le fest-noz sur les listes représentatives, et les chants à écouter comme les jeux bretons, sur les listes de sauvegarde de l’Unesco. Ces listes ont pour vocation de recenser, protéger et valoriser les éléments de patrimoine culturel immatériel partout dans le monde.

L’intérêt de cette démarche est de sortir d’une vision binaire opposant cultures d’en haut et cultures d’en bas, souvent vues comme moins qualitatives car précisément “populaires”, “traditionnelles” ou encore “amateurs”. De plus, cette convention n’a pas une vision figée du patrimoine, dans une authenticité imaginaire. Ainsi le texte de la convention énonce “ce patrimoine culturel immatériel, transmis de génération en génération, est recréé en permanence par les communautés et groupes, en fonction de leur milieu, de leur interaction avec la nature et de leur histoire, et leur procure un sentiment d’identité et de continuité, contribuant ainsi à promouvoir le respect de la diversité culturelle et la créativité humaine”.

Le poète breton, Eugène Guillevic résume cet enjeu d’une formule “Plus on est enraciné, plus on est universel”. En Bretagne, ce soutien sera concrétisé par la construction d’une bibliothèque numérique régionale rassemblant des contenus sonores, audiovisuels, photographiques et écrits. De plus, la “matière de Bretagne” fera l’objet d’un travail de vulgarisation vers le grand public et les scolaires.

L’Unesco précise dans sa convention que les collectivités locales où se développent les pratiques à sauvegarder doivent faire connaitre leur soutien aux politiques d’inscription, de préservation et de valorisation. C’est désormais chose faite pour Moëlan !

Pour une transition énergétique

Décidément très dense, la session du Conseil régional de Bretagne s’est terminée par le vote d’un vœu sur le nucléaire, proposé par les groupes Europe-Ecologie-Les Verts et Union Démocratique Bretonne et amendé par le groupe socialiste. Après de longues discussions, il sera voté par l’ensemble de la gauche régionale, la droite s’abstenant…

Intitulé “Pour une transition énergétique”, ce texte tire les leçons, 25 ans après Tchernobyl, de la nouvelle catastrophe de Fukushima. Cette catastrophe nous interpelle de nouveau sur les dangers du recours à l'énergie nucléaire et doit nous amener à modifier les fondements des politiques énergétiques et climatiques.

Après un exposé des motifs très riche, ce vœu se conclut ainsi : En conséquence, le Conseil régional de Bretagne réuni en session plénière les 24 et 25 Mai à Rennes demande au gouvernement :
- d'engager dès à présent la sortie du tout nucléaire et d'amorcer, au fur et à mesure de l'extinction du parc, une sortie totale du nucléaire, comme cela est déjà le cas en Bretagne.
- de ne pas renouveler les autorisations d’exploiter pour les centrales âgées de plus de 35 ans, et de fermer celles qui ne passeraient pas de manière concluante les tests de sécurité engagés par la Commission Européenne le 25 mars dernier.
- d’engager la transition de nos modèles énergétiques vers la sobriété, l’efficacité et les énergies renouvelables en prenant les mesures politiques et fiscales qui la rendront possible et en prenant en compte dans ce domaine les ambitions du Pacte électrique breton.

Photo : affiche réalisée en 1980 par Alain Le Quernec pour la Fédération du Finistère du Parti socialiste.

Combattre la fracture numérique

Lors de la dernière session du Conseil Régional, nous avons voté notre politique en matière de couverture de la Bretagne en très haut débit, de développement des usages et de soutien à la filière. Ce dossier est mené par Gwénégan Bui, vice-président à l’aménagement du territoire, titre qui, en soit, résume notre vision.

La révolution numérique bouleverse nos modes de vie et notre relation au monde, le temps et l’espace se rétrécissent. L’accès au très haut débit pour une péninsule comme la nôtre a aujourd’hui la même importance que la desserte ferroviaire. C’est une connexion au monde, une opportunité économique et une amélioration de la qualité de vie, à condition d’en tirer le meilleur.

Pour réussir ce défi, chacun s’accorde à prioriser la fibre optique. Cette option technique impose des investissements majeurs, de l’ordre de 2 milliards d’euros en Bretagne. Alors qu’il faut une intervention publique forte pour réussir une telle mobilisation, les textes de loi en vigueur organisent au contraire une dérégulation. Les opérateurs privés sont privilégiés, au risque de créer une véritable fracture numérique. La carte qui illustre cette note montre ce qui se passerait vers 2025 si nous laissions faire le privé : seuls 40% des Bretons seraient desservis et moins de 10% du territoire.

Pour conjurer ce scénario, le Conseil Régional a souhaité s’investir pleinement pour développer les infrastructures. Nous voulons un 100% très haut débit à tarif pertinent et accessible à tous à horizon 2025. Pour cela, il faut coordonner toutes les initiatives, privées et publiques. Seul un scénario basé sur un projet breton unifié, où les territoires seront solidaires et rassemblés, où les moyens seront mutualisés, permettra de réussir ce défi.

Le numérique ne doit pas être un luxe pour quelques uns, mais un droit pour tous. Il est aujourd’hui un bien essentiel au même titre que l’eau ou l’électricité. En soutien à ces initiatives locales, l’Etat devra prendre ses responsabilités, après 2012, en créant un opérateur national public “France très haut débit” et en imposant les profits des stars du numérique…

Vous trouverez mon intervention sur ce sujet en cliquant ici.

Déni de maritimité

La session du Conseil Régional, qui s’est ouverte Mardi dernier, a été l’occasion pour Jean-Yves Le Drian de dénoncer le déni de maritimité dont est victime la Bretagne.

La Bretagne a une vocation maritime évidente, faut-il le démontrer ? La filière tenait début mai, à Lorient, le premier forum régional de l’emploi maritime. Cette filière compte 12 000 salariés dans la région, dans 300 métiers différents. Elle est très dynamique avec 400 recrutements réalisés en 2010 et 500 programmés pour 2011. De plus, elle compte beaucoup sur l’éolien maritime pour s’étoffer encore.

Pourtant, cette évidence géographique, historique et humaine semble avoir échappé au gouvernement. Il y a deux ans, il a transféré de Rennes à Nantes le siège de l’administration des affaires maritimes, au lieu de concentrer les moyens de l’Etat à Brest où se trouve déjà le Préfet maritime. Aujourd’hui, par décret, il découpe la Bretagne en trois : la Bretagne nord sous l’autorité du Préfet maritime de Cherbourg et du Préfet de la Région de Haute-Normandie, la Bretagne sud, sous l’autorité du Préfet maritime de Brest et du Préfet de la Région Pays de Loire, et une petite “Bretagne mer celtique” située au cœur de la mer d’Iroise sous l’autorité du Préfet maritime de Brest et du Préfet de Région Pays de Loire. Ouf !

Désormais, l’avenir maritime de la Bretagne se décidera à Rouen, Cherbourg, Brest ou Nantes dans un brouillard complet. Pour compléter le tableau, une réorganisation géographique des formations maritimes risque de faire perdre à nos lycées maritimes une partie de leurs sections et donc 15 à 20% de leurs élèves. Pourtant, nous avons besoin de patrons pêcheurs et nous sommes en manque de marins de commerce.

Le Président de Région n’a pas hésité à parler d’une forme d’humiliation pour la Bretagne, avant d’annoncer sa volonté de mener une grande offensive sur ces sujets.

Skoaz ouzh skoaz

Le Rigolo est un misainier à tape cul du port de Doëlan. Il est le témoin de l’histoire de ce petit port de Clohars-Carnoët, qui vibrait au rythme de la sardine, comme tant d’autres ports du littoral breton au début du XXème siècle. Des centaines d’hommes et de femmes vivaient de cette ressource.

Construit en 1922 à Lesconil, Le Rigolo pêchera jusqu’en 1957, où il est acheté par les Scouts Marins. En 1979 des plaisanciers le rachètent pour le restaurer, mais sa coque est en mauvais état, une reconstruction à l’identique est décidée. Ce sera chose faite lors de la mise à l’eau en juin 1992.

Près de 20 ans plus tard, ce patrimoine vivant est à nouveau en danger et un plan d’action doit être mis en œuvre par ses “gardiens”, l’association “la Bande du Rigolo”, pour un montant global de 30 000 euros.

Toute la journée de Samedi, les passionnés de l’association ont donc réuni amis, familles et passionnés pour faire la fête et récolter des fonds. Avant de passer à table, le Président a signé une convention avec la Fondation du Patrimoine pour lancer une souscription populaire. Pour ma part, j’ai eu le plaisir d’annoncer la participation de la Région à cette mobilisation, à hauteur de 9 000 euros, qui viendront en renfort de l’aide de la commune de Clohars (8 000 euros) et bientôt de la commune de Moëlan. Le dispositif régional, mis en place avec Nautisme en Bretagne, reconnait la richesse exceptionnelle de notre patrimoine maritime.

Souhaitons que la mobilisation populaire continue. Vous pouvez y apporter votre participation ici. Epaule contre épaule. Skoaz ouzh skoaz en breton.

Votez !

Depuis des semaines nous pouvons voir et entendre des peuples se lever pour conquérir un minimum de droits démocratiques et de droits sociaux. Dimanche, dans la moitié des cantons du Finistère, un vote est organisé pour nommer les conseillers généraux. Il serait incompréhensible que, dans ce contexte, l’abstention sorte gagnante. Surtout quand on sait que les conseils généraux sont de véritables boucliers sociaux, toujours plus nécessaires en période de crise. Ajoutons que ce droit démocratique de proximité, de décider ici pour soit et son territoire, est remis en cause par la réforme des collectivités votée par l’Ump.

Depuis quelques jours, les évènements dramatiques du Japon nous appellent à la solidarité certes, mais aussi à la réflexion et à l’action pour une transition environnementale. En étant une des première collectivités à s’engager dans la mise en œuvre d’un Agenda 21 local , le Conseil Général du Finistère a montré la voie. A son niveau, certes modeste, il contribue à dessiner un avenir plus responsable et plus solidaire. Il est aujourd’hui aux côtés de ceux qui agissent et qui innovent pour économiser l’énergie, mobiliser les énergies renouvelables, protéger la nature...

Du global au local, il y a une continuité d’action. Dimanche, votez !

Bouclier social

La campagne des cantonales bat son plein dans l’indifférence générale des médias et, il faut bien le dire, d’un trop grand nombre de nos concitoyens. Tous les jours, nous voyons des hommes et des femmes mourir pour obtenir quelques droits démocratiques de l’autre côté de la Méditerranée. Tous les jours nous vivons les conséquences de la crise sociale et pourtant, l’abstention menace.

Depuis 1984, l’action sociale est une compétence des conseils généraux. C’est de loin leur premier poste budgétaire : action sociale à la famille et à l'enfance, action sociale aux personnes âgées, aux personnes handicapées, l'action médicale. Il faut y ajouter une action résolue pour l’insertion, pour les transports, pour le logement... Bref, les Conseils généraux sont à bien des égards de vrais “boucliers sociaux”, ou encore des collectivités anti-crise.

Du moins tant que l’Etat leur en laisse les moyens et c’est là tout l’enjeu de ces élections cantonales. De 1985 à 2008, le nombre de bénéficiaires de l’action sociale départementale a doublé. Le montant par habitant qui y est consacré passe dans le même temps de 234 euros par habitants à 774 euros. Cela s’explique par la création de l’Aide Personnalisée à l’Autonomie et de la prestation de compensation du handicap, sans oublier le transfert de gestion des prestations du RMI.

Une des causes des difficultés financières des départements réside dans la décrue continuelle du financement de l'APA par l’Etat en plein contexte de papy-boom. De même, l'État a omis de transférer 919 millions d'€ aux départements au titre du financement du RMI (2004-2005) puis 1,419 milliard d'€ (2005-2008). Le manque à gagner total pour les départements était de 4,5 milliards d'€ en 2009, 5,3 milliards d'€ en 2010 ; il s'élèvera probablement à plus de 6 milliards d'€ en 2011. Le grand débat sur le cinquième risque, sur la dépendance, s'est d'ailleurs effectué sans les représentants des assemblées départementales.

On le voit l'action gouvernementale consiste à précipiter les départements dans un déficit structurel qui sert avant tout d’argument en faveur du désengagement de la puissance publique. Car la question n’est pas tant de décrédibiliser les collectivités locales ou de montrer du doigt les élus, souvent de gauche. Non, le but ultime de la droite est bien de réduire la surface de l’action publique pour augmenter celle du privé et réduire le contrôle démocratique des citoyens sur leur destinée.

Les 20 et 27 mars, agissez pour une société solidaire !