La campagne des cantonales bat son plein dans l’indifférence générale des médias et, il faut bien le dire, d’un trop grand nombre de nos concitoyens. Tous les jours, nous voyons des hommes et des femmes mourir pour obtenir quelques droits démocratiques de l’autre côté de la Méditerranée. Tous les jours nous vivons les conséquences de la crise sociale et pourtant, l’abstention menace.
Depuis 1984, l’action sociale est une compétence des conseils généraux. C’est de loin leur premier poste budgétaire : action sociale à la famille et à l'enfance, action sociale aux personnes âgées, aux personnes handicapées, l'action médicale. Il faut y ajouter une action résolue pour l’insertion, pour les transports, pour le logement... Bref, les Conseils généraux sont à bien des égards de vrais “boucliers sociaux”, ou encore des collectivités anti-crise.
Du moins tant que l’Etat leur en laisse les moyens et c’est là tout l’enjeu de ces élections cantonales. De 1985 à 2008, le nombre de bénéficiaires de l’action sociale départementale a doublé. Le montant par habitant qui y est consacré passe dans le même temps de 234 euros par habitants à 774 euros. Cela s’explique par la création de l’Aide Personnalisée à l’Autonomie et de la prestation de compensation du handicap, sans oublier le transfert de gestion des prestations du RMI.
Une des causes des difficultés financières des départements réside dans la décrue continuelle du financement de l'APA par l’Etat en plein contexte de papy-boom. De même, l'État a omis de transférer 919 millions d'€ aux départements au titre du financement du RMI (2004-2005) puis 1,419 milliard d'€ (2005-2008). Le manque à gagner total pour les départements était de 4,5 milliards d'€ en 2009, 5,3 milliards d'€ en 2010 ; il s'élèvera probablement à plus de 6 milliards d'€ en 2011. Le grand débat sur le cinquième risque, sur la dépendance, s'est d'ailleurs effectué sans les représentants des assemblées départementales.
On le voit l'action gouvernementale consiste à précipiter les départements dans un déficit structurel qui sert avant tout d’argument en faveur du désengagement de la puissance publique. Car la question n’est pas tant de décrédibiliser les collectivités locales ou de montrer du doigt les élus, souvent de gauche. Non, le but ultime de la droite est bien de réduire la surface de l’action publique pour augmenter celle du privé et réduire le contrôle démocratique des citoyens sur leur destinée.
Les 20 et 27 mars, agissez pour une société solidaire !
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