Le blog de Nicolas Morvan

Au nom de l’amour

Fin 2009, à l’occasion des 10 ans du PACS, j’avais marqué mon soutien à l’ouverture du droit au mariage pour tous. Des maires, rassemblés autour d’Hélène Mandroux, Maire de Montpellier, signaient l’appel des maires pour l’ouverture du mariage aux couples homosexuels.

Je me réjouis donc de l’examen, par l’Assemblée Nationale, d’un projet de loi ouvrant le mariage à tous les couples. Même si il n’a pas été voté par la majorité actuelle, ce projet montre le chemin pour demain. Il est d’ailleurs clairement inscrit dans le projet socialiste pour 2012.

Etant personnellement hétérosexuel, je considère que cette question n’est pas celle des homosexuels, mais doit concerner tous nos concitoyens. Ce sont les principes de la République qui sont en cause, au premier rang desquels l’égalité.

Absurde

Une fois le “bouclier fiscal” supprimé, il ne restera presque plus rien du “paquet fiscal” souhaité en début de mandat par Nicolas Sarkozy. Mais tout est dans le “presque”.

Pourtant, non contents de constater l’inefficacité et la scandaleuse inéquité du bouclier fiscal, les élus Ump maquillent en recul une réforme de l’impôt sur la fortune lourde de sens. Le cadeau pourrait plus que doubler pour les contribuables les plus riches passant de 800 millions à 1,8 milliards d’euros.

Mais surtout, ne faisons pas l’erreur de croire qu’il ne reste rien du “paquet fiscal” voulu par Sarkozy en 2007. Le dispositif d’exonération des heures supplémentaires, le fameux “travailler plus pour gagner plus”, est toujours en place. Qu’en est-il réellement ?

Cette mesure est particulièrement nocive pour l’emploi, puisqu’elle incite les entreprises à faire faire des heures supplémentaires plutôt que d’embaucher. Ainsi, les 174 millions d’heures supplémentaires effectuées au premier trimestre 2011 représentent 382 000 emplois à temps plein. Dis autrement, sans ce dispositif, l’activité du premier trimestre 2011 aurait pu générer des centaines de milliers d’emploi… Sans compter le coût exorbitant de ces dispositions : 3 milliards d’euros par an au titre des cotisations sociales perdues et 1,2 milliard d’euros au titre de l’impôt sur le revenu. Avec ces 4,2 milliards d’euros nous pourrions financer intégralement plus de 100 000 emplois.

Avec plus de 4 millions d’inscrits à Pôle Emploi, cette mesure, nocive et coûteuse, doit être annulée. Elle est tout simplement absurde.

Le changement

La Convention nationale du week-end dernier et la semaine qui vient de s’écouler marquent, à mon sens, un tournant. En effet, à l’unanimité, les socialistes se sont dotés d’un projet pour 2012. Rassemblés, ils commencent à faire connaitre ces propositions à nos concitoyens pour leur redonner espoir dans la politique, dans la démocratie.

Cela faisait longtemps que cette unité était attendue. Elle va nous permettre d’être écoutés sur le fond, sur le tronc commun qui nous uni. Celui-ci est fait de solidarité, de dialogue, de justice et d’action. Il est à l’opposé du chemin de division, d’autoritarisme, de protection des plus riches et au final d’impuissance, chemin que nous avons pris, par duperie, en 2007.

Pour porter ce changement, nous nous appuierons sur ce projet, mais aussi sur un homme ou une femme, qui sera choisi en transparence par les Françaises et les Français qui se reconnaissent dans nos valeurs.

Nous avons tout à gagner à ces primaires ouvertes, à condition qu’elles se fassent dans le dialogue et le respect. Alors, elles nous sortiront de nos jeux internes, par trop byzantins. Elles noueront un lien précieux avec les Français pour garder le sens de l’action jusqu’en 2017.

Elu d’une commune maritime, je me réjoui de ses primaires ouvertes. Ici on sait que le marin, s’il veut arriver à bon port, ne doit pas se laisser porter par les courants, ni par les vents éphémères, il doit avant tout distinguer un cap et s’y tenir.

Vous trouverez ici le projet socialiste pour 2012.

Vous trouverez ici toutes les informations sur les primaires.

Combattre la fracture numérique

Lors de la dernière session du Conseil Régional, nous avons voté notre politique en matière de couverture de la Bretagne en très haut débit, de développement des usages et de soutien à la filière. Ce dossier est mené par Gwénégan Bui, vice-président à l’aménagement du territoire, titre qui, en soit, résume notre vision.

La révolution numérique bouleverse nos modes de vie et notre relation au monde, le temps et l’espace se rétrécissent. L’accès au très haut débit pour une péninsule comme la nôtre a aujourd’hui la même importance que la desserte ferroviaire. C’est une connexion au monde, une opportunité économique et une amélioration de la qualité de vie, à condition d’en tirer le meilleur.

Pour réussir ce défi, chacun s’accorde à prioriser la fibre optique. Cette option technique impose des investissements majeurs, de l’ordre de 2 milliards d’euros en Bretagne. Alors qu’il faut une intervention publique forte pour réussir une telle mobilisation, les textes de loi en vigueur organisent au contraire une dérégulation. Les opérateurs privés sont privilégiés, au risque de créer une véritable fracture numérique. La carte qui illustre cette note montre ce qui se passerait vers 2025 si nous laissions faire le privé : seuls 40% des Bretons seraient desservis et moins de 10% du territoire.

Pour conjurer ce scénario, le Conseil Régional a souhaité s’investir pleinement pour développer les infrastructures. Nous voulons un 100% très haut débit à tarif pertinent et accessible à tous à horizon 2025. Pour cela, il faut coordonner toutes les initiatives, privées et publiques. Seul un scénario basé sur un projet breton unifié, où les territoires seront solidaires et rassemblés, où les moyens seront mutualisés, permettra de réussir ce défi.

Le numérique ne doit pas être un luxe pour quelques uns, mais un droit pour tous. Il est aujourd’hui un bien essentiel au même titre que l’eau ou l’électricité. En soutien à ces initiatives locales, l’Etat devra prendre ses responsabilités, après 2012, en créant un opérateur national public “France très haut débit” et en imposant les profits des stars du numérique…

Vous trouverez mon intervention sur ce sujet en cliquant ici.

Législatives : réaction

L’Ouest-France a souhaité depuis de longues semaines connaitre ma position , ainsi que celle de Michaël Quernez, pour les législatives 2012.

Pour ma part, j’ai indiqué qu’au vu de ce que traverse le PS depuis ce dimanche, il est urgent de ne rien dire sur le sujet.

D'autant que pour l'heure, nous travaillons à notre projet, que nous voterons, je l'espère fortement, cette semaine.

Le Parti Socialiste a un calendrier, c’est en octobre que ces questions devraient se poser. Je crois donc que pour annoncer ou non une candidature, il faut respecter ce calendrier. D’ici là, il convient pour chacun de réfléchir et cela vaut pour tout le monde.

Négritude

“Je suis de la race de ceux qu’on opprime”. En rendant hommage au poète et à l’homme politique martiniquais, en portant son nom au Panthéon –à défaut de son corps qui ne saurait quitter sa terre- la République honore aujourd’hui une des plus grandes figures du XXe siècle. 

Il y rejoint Toussaint Louverture, le libérateur d'Haïti, Delgrès qui conduisit en Guadeloupe la résistance au rétablissement de l'esclavage par Bonaparte. Schoelcher, l'abolitionniste socialiste, mais aussi Condorcet, l'abbé Grégoire, Hugo, Zola, Jaurès, Jean Moulin, René Cassin, Félix Eboué, tous combattants de nos libertés.

Dans le contexte nauséabond dans lequel s’enferme jour après jour notre pays, alors qu’une part non-négligeable de nos concitoyens se tourne vers des partis xénophobes, que les ministres de la République tournent le dos aux valeurs qu’ils sont censés incarner, souhaitons que les paroles du poète et la hauteur de vue de l’homme politique illumineront Paris.

Ainsi, Nicolas Sarkozy qui, souvenez-vous, ne souhaitait pas de repentance pour la colonisation et a fait preuve d’une vision très caricaturale de l’histoire africaine, devra se souvenir des propos de Césaire :  “On me lance à la tête des faits, des stocks, des kilométrages de routes, de canaux, de chemin de fer (...). Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme”.

A contrario de l’assimilation, de la pensée étroite dominante, il voyait la richesse de l’universel dans la richesse des singularités. Nous serons aujourd’hui avec lui par la pensée, en fraternité, tout simplement.

Bravo !

Les élections cantonales sont marquées par le très fort taux d’abstention, qui empêche tout triomphalisme. Les Français qui ne sont pas allés aux urnes, ont sans doute marqué un rejet de la politique du gouvernement, une absence de confiance envers les partis, mais aussi une faible compréhension des enjeux de cette élection. Il faut dire qu’un scrutin cantonal, isolé de toute autre élection, est particulièrement difficile à comprendre.

Une des réponses est donc de moderniser et de démocratiser ce scrutin, en passant à un scrutin de liste et en réunissant un même jour tous les scrutins locaux (municipales, cantonales, régionales). Une autre est de continuer l’effort de démocratie participative nécessaire à une bonne compréhension, par les citoyens, des mécanismes de la décision publique.

Mais si cette abstention ne nous conduit pas à pavoiser, elle ne doit pas cacher les bons résultats du PS, l’échec de l’Ump et l’inquiétante entrée en scène du FN sur fond de porosité entre ces deux électorat. Un tel résultat, à un an d’un scrutin majeur, doit faire réfléchir la droite. Clairement, deux stratégies sont sur la table. L’une est faite de mains tendues à l’électorat d’extrême-droite, l’autre cherche à rassembler l’ensemble de la droite républicaine et du centre. Elles apparaissent de moins en moins compatibles et cette tension va monter.

Le PS a connu dans son histoire des moments plus difficiles. Il lui faut capitaliser cette victoire et continuer sa préparation des Présidentielles. Pour l’heure, il convient de ne pas oublier que ces élections étaient avant tout locales. Bravo donc à tous ceux qui ont porté nos valeurs dans un moment si difficile. Un bravo tout particulier à Marie-Isabelle, à Guy, à Nicole et à Michel, qui ont fait la preuve, de belle manière, que nous pouvons conjuguer continuité et renouvellement. Ils continuent ce “grand chelem” de la 8ème circonscription, inauguré par les victoires de Claude Jaffré et de Joël Derrien en 2008.

Se ressaisir !

L’abstention au premier tour des élections cantonales bat tous les records. Quelle tristesse au moment où des peuples se battent au péril de leur vie pour obtenir un tant soit peu de libertés, que de voir des citoyens rester chez eux. D’autant que les choix sont clairs entre une gauche, qui veut continuer à faire des conseils généraux des boucliers sociaux, et l’Ump, qui veut réduire la toile des services publics. Et si cela ne suffisait pas à motiver tel ou tel, la pléthore de candidatures devait permettre à chacun de trouver chaussure à son pieds.

Dans cette déroute démocratique, le PS émerge, l’Ump coule et le FN surnage. Le PS devance assez largement les autres forces de gauche, qui réalisent néanmoins de bons scores. L’Ump est au bout d’une logique et peut-être même d’une génération, nous verrons dimanche les résultats du département des Hauts de Seine. Surtout, ce parti se place dans une impasse morale et stratégique en légitimant, jour après jour, le vote FN. Il ne reste plus aux Le Pen qu’à souffler sur les braises. Dangereux et suicidaire.

Dans ce contexte, la déclaration commune du PS, du PCF, des Verts, du PRG et du MRC à l’issue de ce premier tour est un signe d’espoir et de responsabilité. Il serait malheureux qu’elle ne soit pas mise en œuvre sur tous les cantons de France. Je vous invite à la lire et à prendre tous les moyens pour renforcer notre démocratie dimanche prochain.

Votez !

Depuis des semaines nous pouvons voir et entendre des peuples se lever pour conquérir un minimum de droits démocratiques et de droits sociaux. Dimanche, dans la moitié des cantons du Finistère, un vote est organisé pour nommer les conseillers généraux. Il serait incompréhensible que, dans ce contexte, l’abstention sorte gagnante. Surtout quand on sait que les conseils généraux sont de véritables boucliers sociaux, toujours plus nécessaires en période de crise. Ajoutons que ce droit démocratique de proximité, de décider ici pour soit et son territoire, est remis en cause par la réforme des collectivités votée par l’Ump.

Depuis quelques jours, les évènements dramatiques du Japon nous appellent à la solidarité certes, mais aussi à la réflexion et à l’action pour une transition environnementale. En étant une des première collectivités à s’engager dans la mise en œuvre d’un Agenda 21 local , le Conseil Général du Finistère a montré la voie. A son niveau, certes modeste, il contribue à dessiner un avenir plus responsable et plus solidaire. Il est aujourd’hui aux côtés de ceux qui agissent et qui innovent pour économiser l’énergie, mobiliser les énergies renouvelables, protéger la nature...

Du global au local, il y a une continuité d’action. Dimanche, votez !

Bouclier social

La campagne des cantonales bat son plein dans l’indifférence générale des médias et, il faut bien le dire, d’un trop grand nombre de nos concitoyens. Tous les jours, nous voyons des hommes et des femmes mourir pour obtenir quelques droits démocratiques de l’autre côté de la Méditerranée. Tous les jours nous vivons les conséquences de la crise sociale et pourtant, l’abstention menace.

Depuis 1984, l’action sociale est une compétence des conseils généraux. C’est de loin leur premier poste budgétaire : action sociale à la famille et à l'enfance, action sociale aux personnes âgées, aux personnes handicapées, l'action médicale. Il faut y ajouter une action résolue pour l’insertion, pour les transports, pour le logement... Bref, les Conseils généraux sont à bien des égards de vrais “boucliers sociaux”, ou encore des collectivités anti-crise.

Du moins tant que l’Etat leur en laisse les moyens et c’est là tout l’enjeu de ces élections cantonales. De 1985 à 2008, le nombre de bénéficiaires de l’action sociale départementale a doublé. Le montant par habitant qui y est consacré passe dans le même temps de 234 euros par habitants à 774 euros. Cela s’explique par la création de l’Aide Personnalisée à l’Autonomie et de la prestation de compensation du handicap, sans oublier le transfert de gestion des prestations du RMI.

Une des causes des difficultés financières des départements réside dans la décrue continuelle du financement de l'APA par l’Etat en plein contexte de papy-boom. De même, l'État a omis de transférer 919 millions d'€ aux départements au titre du financement du RMI (2004-2005) puis 1,419 milliard d'€ (2005-2008). Le manque à gagner total pour les départements était de 4,5 milliards d'€ en 2009, 5,3 milliards d'€ en 2010 ; il s'élèvera probablement à plus de 6 milliards d'€ en 2011. Le grand débat sur le cinquième risque, sur la dépendance, s'est d'ailleurs effectué sans les représentants des assemblées départementales.

On le voit l'action gouvernementale consiste à précipiter les départements dans un déficit structurel qui sert avant tout d’argument en faveur du désengagement de la puissance publique. Car la question n’est pas tant de décrédibiliser les collectivités locales ou de montrer du doigt les élus, souvent de gauche. Non, le but ultime de la droite est bien de réduire la surface de l’action publique pour augmenter celle du privé et réduire le contrôle démocratique des citoyens sur leur destinée.

Les 20 et 27 mars, agissez pour une société solidaire !