“Je suis de la race de ceux qu’on opprime”. En rendant hommage au poète et à l’homme politique martiniquais, en portant son nom au Panthéon –à défaut de son corps qui ne saurait quitter sa terre- la République honore aujourd’hui une des plus grandes figures du XXe siècle.
Il y rejoint Toussaint Louverture, le libérateur d'Haïti, Delgrès qui conduisit en Guadeloupe la résistance au rétablissement de l'esclavage par Bonaparte. Schoelcher, l'abolitionniste socialiste, mais aussi Condorcet, l'abbé Grégoire, Hugo, Zola, Jaurès, Jean Moulin, René Cassin, Félix Eboué, tous combattants de nos libertés.
Dans le contexte nauséabond dans lequel s’enferme jour après jour notre pays, alors qu’une part non-négligeable de nos concitoyens se tourne vers des partis xénophobes, que les ministres de la République tournent le dos aux valeurs qu’ils sont censés incarner, souhaitons que les paroles du poète et la hauteur de vue de l’homme politique illumineront Paris.
Ainsi, Nicolas Sarkozy qui, souvenez-vous, ne souhaitait pas de repentance pour la colonisation et a fait preuve d’une vision très caricaturale de l’histoire africaine, devra se souvenir des propos de Césaire : “On me lance à la tête des faits, des stocks, des kilométrages de routes, de canaux, de chemin de fer (...). Je parle de millions d'hommes à qui on a inculqué savamment la peur, le complexe d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, le désespoir, le larbinisme”.
A contrario de l’assimilation, de la pensée étroite dominante, il voyait la richesse de l’universel dans la richesse des singularités. Nous serons aujourd’hui avec lui par la pensée, en fraternité, tout simplement.
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