Enfin ce débat proposé, annoncé, souhaité, décalé, repoussé, empêché, a eu lieu. Ségolène Royal et François Bayrou se sont parlés ce matin à Paris sous l'oeil de BFM-TV et au micro de RMC.
Le résultat est une impression d'entente cordiale. Certes ils ne sont pas d'accord sur tout, nous le savions déjà, mais ils semblent d'avis de tout faire pour éviter le pire. Au-delà, je crois même avoir perçu qu'ils aimeraient tout faire pour permettre le meilleur, c'est-à-dire une réforme profonde la démocratie française au travers de l'avènement d'une 6ème République. C'est là l'essentiel.
Non, Ségolène Royal ne renonce pas à ses propositions contenues dans le Pacte présidentiel. Comment le pourrait-elle, après les avoir élaborées en lien direct avec les Français et défendues tout au long de ces derniers mois ? Non, François Bayrou ne renonce pas à ce qui a fondé sa campagne : obsession de la dette, dénonciation du bipartisme, méfiance vis-à-vis du système médiatique, relance de la construction européenne.
Simplement, il fait le constat que la vision de la société ouverte, de la France rassemblée, proposée et défendue par Ségolène Royal est plus porteuse d'avenir pour la France que l'opposition de tous contre tous portée par Nicolas Sarkozy. Souhaitons que les électeurs de François Bayrou, dont personne, pas même lui, n'est propriétaire, entendent le message novateur qui émanait de ce débat. Nous ne fermons pas le débat comme le candidat sortant qui a multiplié les pressions pour empêcher que la main tendue de Ségolène Royal soit illustrée.
Au vu du poids politique que va prendre le dialogue de ce matin, au fur et à mesure des commentaires politiques et journalistiques, on peut comprendre que Nicolas Sarkozy ait eu peur. Mais peut-on faire confiance à un homme qui a si peu confiance en ses idées, qu'il cherche systématiquement à tacler l'adversaire ? En football, il y a belle lurette qu'il se serait pris un carton rouge !
Ci-dessous et dans la suite de la note, l'intégrale du dialogue de ce matin.
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