A l'heure où j'écris, je ne sais pas si les nominations de "socialistes" au premier gouvernement de la présidence de Nicolas Sarkozy se confirmeront. J'espère encore, mais comme personne ne semble démentir, cela me met dans une colère noire.
Cette colère, conjuguée à mon passage dans une église aujourd'hui, pour un évènement malheureux, a fait tourner un mot dans mon esprit toute la journée : Apostasie.
D'origine grecques, ce mot signifie littéralement "s’éloigner de". Mais il a surtout le sens de "désertion ou d'abandon". S'il est utilisé couramment pour désigner les apostats, c'est à dire ceux qui renoncent publiquement à une religion, les grecs l'employaient pour parler des défections politiques.
Comment peut-on renier ainsi son parcours, sa vie, ses combats ? Comment peut-on abandonner ainsi la solidarité, la fraternité, la justice sociale ? La question se posait déjà pour Eric Besson. Non que je considère le socialisme comme une religion ou encore un dogme. Loin de moi cette vision. Pour moi, le socialisme est une pratique et une éthique, que l'on ne peut pas renier de cette façon pour un plat de lentilles, qu'il faudra d'ailleurs avaler vite. En effet, passé le 17 juin et le second tour des législatives, Nicolas Sarkozy n'aura plus grande utilité de ses apostats...
On nous dit que les grands noms annoncés (espérons encore, je préfère la naïveté au cynisme) font un pas vers la droite, car la gauche n'a pas voulu reconnaître leurs talents. Que d'ego. Ils devraient méditer cette phrase de Jaurès : "Les hommes qui ont confiance en l'Homme savent cela. Ils sont résignés d'avance à ne voir qu'une réalisation incomplète de leur vaste idéal, qui lui-même sera dépassé ; ou plutôt ils se félicitent que toutes les possibilités humaines ne se manifestent pas dans les limites étroites de leur vie".
NB : La photo ci-dessus a été prise à Jarnac, en 2006, lors de la cérémonie commémorant le 10ème anniversaire de la mort de François Mitterrand.
Kouchener, il est aussi un humanitaire et peut- être avant d’être socialiste et il sera un atout important pour la France , et je n’arrive pas à voir dans son acceptation une trahison,même si cela est surprenant il faut sans doute beaucoup de courage au contraire pour accepter un poste de ministre des affaires étrangères dans un gouvernement de droite très libérale , mais le Darfour, et d’autre affaires étrangère appellent des hommes et des femmes qui savent dépassés les frontières des partis pour venir en aide à une humanité blessées, et qui ne sait peu-être pas que le Président de la France et son ministre ne sont pas de la même couleur politique!Je pense en écrivant cela aux habitants du Darfour, mais aussi aux palestinien qui se déchirent , l'exemple de kouchener sera peut-être positif dans cette région du monde, il ne faut pas oublier qu'il a du talent et beaucoup même!
Rédigé par : Jacques Canevet | 19 mai 2007 à 21:01
Jacques,
Es-tu certain que Bernard Kouchner aura les coudées franches dans ce gouvernement ? Peut-on y croire ?
De plus, l'originalité de la démarche humanitaire de Bernard Kouchner était justement de dire, avec force, que l'on ne pouvait se contenter de sauver des hommes, sans dénoncer les engrenages politiques responsables de leurs malheurs.
Il le disait lui-même auparavant : tout est dans tout. Dommage qu'il ne le voit pas aujourd'hui.
Rédigé par : Nicolas | 20 mai 2007 à 00:19
effectivement une fois la politique "pompier" mis en oeuvre (rappelez vous la maison brule et l'occident regarde ailleurs de Chirac)et que du fond sera nécessaire , comme une politique économique cohérente au niveau mondiale,pour rééquilibrer un peu plus notre planète sur le plan de la justice sociale mais aussi sur l'écologie, sur quelle épaules seront mis le fardeau de se rééquilibrage écologique? Avec le laisser-faire économique du néo-libéralisme cela se fera sur le dos des plus pauvres des pays du sud mais aussi des plus démunis des pays du nord! Mais quel que soit la politique du fond la planète à besoin de pompiers aujourd'hui et Je trouve que Kouchner est un bon pompier!
Et pour répondre à ta question si il aura les coudées franches ? Il aura quelques seaux d'eaux à sa disposition et il les mettra ou il faut!Mais c'est tout! Sans une gouvernance mondiale qui ne soit pas néo-libérale, on est loin du compte et pour longtemps, et je me demande si ce n'est déjà pas trop tard.
Rédigé par : Jacques Canevet | 20 mai 2007 à 13:04