La presse est libre de publier ce qu’elle veut. L’usage est que les élus s’abstiennent de la commenter, considérant qu’ils en ont besoin pour faire connaître leur action. Fallait-il, dès lors, conter ici la bien étrange histoire qui s’est déroulée cette semaine ? Oui, car il ne saurait y avoir de sujets tabous.
Mardi, Le Télégramme se fait l'écho d'une lettre ouverte d’un Moëlanais, concernant le droit du sol et l’application de la loi Littoral. Celui-ci utilise un ton agressif. Malgré les coupes, un certains nombres de termes ont été conservés : clandestin, catimini, principauté, éminences. Le journal va même jusqu’à reprendre, en conclusion, la phrase suivante : «le passage en zone 2NAh des zones NAhc non encore urbanisées constitue une confiscation pure et simple des biens des Moëlanais, fruits de durs labeurs de plusieurs générations et ce sont des élus qui n’ont aucune racine moëlanaise qui ont l’arrogance de cette confiscation ».
Je comprends que l’on exprime des désaccords à l’égard de la politique municipale en matière d’urbanisme. On ne peut jamais faire l’unanimité. Il est sain qu’un journal en informe ses lecteurs. Ce que je ne comprends pas, c’est qu’il donne force et vigueur à des insultes, voir à des propos dignes des premiers nationalistes.
Je m’en suis donc ouvert immédiatement au journal concerné, laissant Denis Berthelot, 1er adjoint, répondre sur le fond aux questions posées sur notre politique. Dans un article publié Mercredi et intitulé «du souci d’équilibre… » Le Télégramme déclare «Nous continuerons à donner dans les limites du raisonnable, la parole tant à Monsieur Morvan qu’aux personnes qui ne partagent pas ses points de vue». C’est ce qui s’appelle contourner le sujet !
Souhaitant répondre à cette polémique j’ai fait parvenir un droit de réponse au Télégramme, qui ne l’a pas publié… Après trois longs jours de démarche, j’ai obtenu Vendredi la promesse qu’il le serait… Voici sa teneur :
Le Télégramme du 2 février 2011 laisse à penser que nous ne souhaiterions pas que la parole soit donnée à tous les citoyens et à tous les points de vue dans les colonnes des journaux. C’est faux ! Attaché à la liberté de la presse, je me suis toujours battu pour défendre le pluralisme. Attaché au droit d’expression des citoyens, je me bats au quotidien pour une démocratie vivante, ce qui passe par des échanges divers, parfois vifs. Rien de plus normal que de publier des points de vue contradictoires, mais quid des insultes ?
Ainsi donc, des élus de la République, qui ont pour seul tort d’appliquer les lois de la République, doivent se résoudre à être insultés et même montrés du doigt en fonction de leur lieu de naissance ? J’ai une haute idée de l’action publique, comme j’ai une haute idée du journalisme. Je ne peux me résoudre à ce que la liberté de la presse se confonde avec la mise en cause des personnes, ni à ce que l’information des citoyens se résume à un jeu de communiqués de presse toujours plus agressifs, sans que les journalistes ne recherchent la vérité. Une information juste est une condition indispensable au débat démocratique. Elu du peuple, je me dois de construire une bonne démocratie. Je continuerai à être exigeant pour permettre une bonne information.
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