Depuis Dimanche soir, nous avons beaucoup entendu parler du succès de Marine Le Pen. Ses 17,90% des voix représenteraient un succès personnel. Cette certitude est répétée à l’envie à base de comparatif avec 2007. C’est le cas dans tous les médias nationaux et c’est aussi le cas dans les médias locaux concernant Moëlan-sur-Mer, où la nouvelle présidente du FN est censée “créer l’évènement”.
Pourtant, cet évènement est tout relatif et le score de Marine Le Pen était largement prévisible. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les résultats de 2002. En France, Jean-Marie Le Pen réalisait un score de 16,86% au premier tour. Dix ans plus tard sa fille réalise un score de 17,90%. Il y a donc une légère progression de 1%. Mais il ne faut pas oublier la présence en 2002 de Bruno Mégret, renégat du FN, qui réalise 2,34%. L’extrême-droite réunissait donc 19,2% des suffrages exprimés le 21 avril 2002, soit un total bien supérieur à 2012.
De même, il ne faut pas négliger la présence du mouvement de Jean Saint-Josse, CPNT, de Christine Boutin ou même d’Alain Madelin avec un discours et des thèmes de campagne assez proche. A eux trois, ils ont attiré 9,33% de l’électorat pour un espace politique que l’on peut qualifier de “droite extrême”. Cette année, Nicolas Dupont-Aignan ne s’inscrivait pas réellement dans cet espace.
Ce qui est vrai au niveau national peut aussi être démontré au niveau communal.
Ni un succès, ni une surprise, les résultats du 22 avril 2012 ne sont qu’une somme d’échecs qu’il faut regarder en face. Ils témoignent seulement d’une permanence, dans la crise, d’un fort niveau de vote extrême.
En 2007, par sa nouveauté et par sa ligne politique, Nicolas Sarkozy avait réussi à capter une partie de cet électorat. Il n’a pas su ou pas voulu le faire évoluer. Sa politique économique, notamment en terme d’agriculture et d’industrie, sans boussole et sans cap a fait monter les angoisses sociales. Sa volonté d’opposer les citoyens, de les dresser les uns contre les autres a justifié les thèses du Front National. C’est donc d’abord son échec.
Mais c’est aussi l’échec de l’ensemble des forces de gauche, qui n’ont pas suffisamment convaincu, pour l’instant, de la pertinence des solutions économiques qu’elles portent. Pas plus qu’elles n’ont convaincu de la nécessité, pour le bien de chaque individu, de maintenir et de construire des solidarités collectives fortes. Nous allons, avec François Hollande, continuer à porter ce message jusqu’au 6 mai et au-delà. Il y faudra du temps.
Si la Fraternité est l’horizon de l’Humanité, chacun peut constater qu’elle est encore loin d’être son aube…
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