Aujourd'hui, le Conseil d'Administration du Centre Hospitalier de Quimperlé était réuni pour examiner un nouveau projet médical d'établissement. Hasard du calendrier, cette réunion se tenait près de 5 mois après celle du 27 juin 2007, que je vous relate ici et qui nous avait placé au pied du mur.
Sans revenir sur les circonstances douloureuses de l'époque, je note que peu d'observateurs pariaient sur les capacités de rebond de notre hôpital. C'est pourtant bien ce qui s'est passé après un travail intense : lobbying des élus pour obtenir les moyens nécessaires, volonté de l'administration et notamment de l'Agence Régionale d'Hospitalisation de prouver que "le changement est possible", responsabilité des salariés, motivation de la Direction et des médecins pour imaginer l'avenir...
Quelles sont les grandes lignes de ce nouveau projet, adopté à l'unanimité du CA ?
Comme tout projet médical, le patient est au coeur du dispositif. La pression économique (T2A) et règlementaire est tellement forte, que l'on pourrait oublier cette lapalissade qui veut qu'il n'y ait pas de médecine sans patients. C'est loin d'être le cas ici. De nouveaux services vont voir le jour en confortant les points forts de l'hôpital. Cette réponse aux besoins de santé du secteur sanitaire était un objectif incontournable pour les élus comme pour la communauté médicale. Le Centre Hospitalier de Quimperlé n'a de sens que s'il est ancré dans un territoire.
Le niveau d'emploi est préservé, ce qui était un vrai enjeu sur un bassin d'emploi en crise. Nous avons perdu 122 emplois par la fermeture de services. Nous allons sans doute en créer 130, ce qui n'est pas rien. Bien sûr, si la perte des 122 emplois est réelle, la création des 130 nouveaux sera étalée dans le temps. Mais nous avons bon espoir d'aller vite.
L'établissement entre donc dans une nouvelle dynamique. Il faut maintenant la faire partager encore plus fortement au personnel. C'est l'enjeu de la réunion d'information que la direction tiendra la semaine prochaine. Puis, début 2008, viendra le moment de faire partager ce projet au tissu médical du territoire. Les médecins de ville, les infirmières libérales, les laboratoires et autres établissements de santé ont une vision brouillée du Centre Hospitalier de Quimperlé. A travers eux, c'est toute la population qui doute de son hôpital. On peut les comprendre, car il a été dans la tourmente. Il faut maintenant que le brouillard se lève.
Bonjour Nicolas,
Le Nouvel Obs de jeudi rapporte les propos suivants de Rachida Dati : "«Je m'attaque au dur, aux structures du ministère, ce que mes prédécesseurs n'ont pas osé faire. Il y aura les mêmes réactions quand on réformera la carte hospitalière ou la carte militaire.»
Quimperlé est prévenue ! Si Mme Dati s'exprime ainsi c'est qu'elle doit être bien informée. En attendant, depuis que Quimperlé a perdu sa maternité, on compte de plus en plus d'accouchements "sauvages", avec des risques pour les patients...
Rédigé par : Michel L | 27 novembre 2007 à 11:30
Bonjour Michel,
Les propos de Rachida Dati dans le Nouvel Obs m'avait échappé...Sidérant qu'elle soit fière de sa réforme bâclée.
Pour ce qui est du Centre Hospitalier de Quimperlé et notamment de sa maternité, je suis de ceux qui se sont battus jusqu'au bout pour le maintien de la maternité, considérant que nous vivons sur un territoire dynamique qui nécessite ce type de service.
En plus, ma sœur ayant choisi d'accoucher par deux fois à Quimperlé (alors qu'elle réside sur le secteur sanitaire de Quimper), je sais bien que l'on accouchait dans d'excellentes conditions à Quimperlé.
Je le redit, ce sont les pressions économiques et les contraintes règlementaires qui ont poussé Quimperlé à fermer, pas une "résignation" des élus qui n'a jamais existé.
Mon propos était ici de saluer une nouvelle dynamique en œuvre à Quimperlé, pas de me réjouir de la casse du service public de santé. Elle se poursuit et l'on peut s'interroger sur la cohérence de ceux qui veulent des services publics et qui pour autant votent pour le candidat qui leur promet des baisses d'impôt...
Rédigé par : Nicolas | 27 novembre 2007 à 22:47