En cet fin d’été 2009, on a bien du mal à imaginer les partis de gauche engager la reconquête électorale du pays. Même si leur score cumulé aux européennes pourrait en offrir la perspective, le taux d’abstention record et la division persistante qui les anime n’augurent rien de bon.
Le problème de la gauche et singulièrement du PS, mais pas seulement, est de sortir de son nombrilisme. C’est le problème de la gauche dans son ensemble, car enfin, qui ne voit que derrière les discours de l’université d’été des Verts et d’Europe Ecologie, c’est un même nombrilisme qui s’est exprimé. Qui ne voit que le PRG, le PCF, le PG, le NPA, LO sont touchés par le même virus ? Chacun, obsédé par son petit score, son financement, se délectant d’objections obliques pour ne pas entamer les seuls débats que les Français veulent entendre : Quelle opposition sociale, écologique et politique au gouvernement ? Quels espérances doivent constituer l’horizon que nous défendrons en 2012 ? Quelles procédures nous fixons-nous pour contribuer à l’unité nécessaire à la victoire aux prochaines présidentielles ?
Vous me direz que les présidentielles ne doivent pas constituer l’alpha et l’oméga de la vie politique française et vous auriez raison. Seulement, ne pas prendre acte de la présidentialisation de la Vème République, c’est se condamner à l’échec à cette élection là, qui conditionne volens nolens toutes les autres échéances et donc tous les autres leviers de transformation de la société. Que serait une opposition qui ne se donne pas les moyens de remporter l’élection majeure du système politique et donc de gouverner ? Pour ce faire, il faut créer, dès le premier tour, un souffle et un espoir.
En mettant en mouvement un arc-en-ciel réunissant l’exigence républicaine, sociale, environnementale et démocratique, nous pourrions créer cet espoir. En définissant les moyens d’associer une grande partie des électeurs à la sélection d’un candidat, peut-être pas unique mais rassembleur, nous pourrions créer ce souffle.
Le PS a, conséquence d’un congrès de Reims raté et d’une coalition victorieuse bâclée, du mal à regarder ces questions en face. Pourtant, à l’occasion de l’université de La Rochelle, un premier pas pourrait être franchi en faveur des primaires. J’y suis favorable. Régler cette question, poser les bases de cette consultation, cela doit être le fait du principal parti d’opposition. Restera ensuite à convaincre nos partenaires et à construire les convergences lors des batailles parlementaires, sociales et écologiques, qui nous attendent nombreuses à cette rentrée.
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