Les plus anciens se souviennent avoir entendu, il y a 64 ans les cloches carillonner dans toute la France. C’était la fête de la liberté retrouvée, une fête teintée de beaucoup de tristesse.
Le 8 mai 1945 représente pour l’Europe la fin d’un conflit mondial, qui a entraîné notre continent au bord du gouffre. Une guerre atroce qui fit des millions de morts, de persécutés, de torturés.
Notre recueillement est un hommage à nos morts, à ces femmes, ces hommes, ces jeunes, qui ont donné leur vie, qui se sont battus pour défendre ce qui leur semblait juste : l’idéal de liberté, d’humanisme et de démocratie.
Le 8 mai 1945, est bien plus que la célébration d’un fait de guerre, c’est une étape dans la prise de conscience que le destin du monde appartient à l’ensemble des peuples. Pour la première fois, les nations ont fait taire leurs différends pour stopper l’avancée d’une idéologie de mort. Cette date ne doit jamais devenir une commémoration qui n’aurait de sens que pour les générations qui ont vécu la guerre.
Pourtant la date du 8 mai 1945 perd un peu plus chaque année de sa signification pour nos concitoyens. Il est donc aussi du devoir des élus, de sans cesse rappeler le symbole de cette date et son importance. Il n’y a pas de présent ou de futur sans la mémoire, la mémoire encore et toujours notamment en direction des jeunes générations qui ont le bonheur de vivre en paix sur notre continent. Il faut rappeler que rien n’est jamais définitif. Il suffit de quelques mots, quelques phrases ou d’actes assassins pour que le poison du nationalisme, du négationnisme et de l’antisémitisme s’insinue.
La célébration du 8 mai 1945 doit être l’occasion de défendre la construction européenne. Dans un mois, nous aurons à nous exprimer pour élire nos représentants au Parlement européen. Dans une société de l'immédiat, un monde sans mémoire, nous devons tous faire l'effort de nous souvenir de choses simples. Les Nations d'Europe se sont entre-tuées, combattues, mais grâce au projet européen et à l'action d'hommes de paix, les Nations se sont unies dans la diversité. C'est à partir de l'horreur de la guerre, sur les plaies béantes du conflit mondial, sur le sang des combattants et des résistants que s'est construite l'Union européenne. Nous en sommes les héritiers, nous devons en être dignes.
Il y a 20 ans, en 1989, la chute du Mur de Berlin achevait d'unir l'Europe, qui avait été profondément divisée à la fin de cette seconde guerre mondiale. Les peuples de l'Est adhéraient alors sans réserves à l'Union européenne pour dépasser leurs souffrances et construire avec nous un avenir commun. C'est cette espérance d'un avenir pacifique, démocratique, qui nous unit tous par delà nos histoires et nos cultures. Même si l'Europe reste perfectible, même si nous pouvons, légitimement, considérer qu'elle doit progresser notamment au niveau social, ce serait faire preuve de beaucoup de légèreté et d'une coupable faiblesse que de ne pas avoir tout cela en mémoire le 7 juin.
Ce serait surtout une insulte à la mémoire de ceux qui sont tombés pour que nous puissions être libres. Puisse leur sacrifice nous guider, comme la flamme nous éclaire dans le tunnel.
Pouquoi ne pas mêler anniversaire de la fin de la guerre et fête de l'Europe en une seule journée (le 8 mai)?
Ce serait une belle façon de montrer que les deux sont liés et de donner plus de lustre à la fête de l'Europe, qui, se situant après le 8 mai, n'étant fêté que par qui le veut, est le parent pauvre
Rédigé par : Petitmaje | 10 mai 2009 à 12:54