Energie et climat, c'est le titre d'une excellente note de la Fondation Jean-Jaurès que je viens d'acquérir.
Les auteurs, Michel Destot, Député-maire de Grenoble, Achille Ferrari, Polytechnicien et Philippe Girard, agrégé de chimie, y font le point sur le titanesque défi du changement climatique.
Dès l'introduction, ils notent qu'une grande majorité de français est d'accord pour changer de mode de vie afin de lutter contre les gaz à effet de serre, et que cette prise de conscience est une chance pour les décideurs politiques. La question se pose à tous les niveaux : mondial, national, régional, départemental et local. Si nous n'en connaissons pas l'ampleur, la certitude du réchauffement global ne fait plus polémique. Il est hautement probable qu'au-delà des réchauffements, nous subissions une augmentation des phénomènes extrêmes (inondations, tempêtes, canicules...).
Le protocole de Kyoto déjà bien modeste a pris du retard et tout pousse à penser qu'il faut une nouvelle stratégie mondiale qui s'inspire des principes du Sommet de la Terre de Rio qui avait posé les bases du développement durable dans la foulée du rapport Brundtland.
Au niveau européen et national, son application, pourtant érigée en principe central de la politique de Jacques Chirac depuis Johannesburg, ne fait pas que prendre du retard, elle est l'objet de marchandages comme le signalait Guillaume Duval dans un papier paru dans Libération le 14 août 2006.
Ainsi, l'Union Européenne a demandé aux états membres d'allouer à leurs entreprises des quotas à ne pas dépasser. Si elles les dépassent, elles doivent acheter des "bons à polluer" aux autres entreprises en France ou ailleurs. Si elles limitent leurs émissions, elles peuvent vendre à d'autres.
Selon le journaliste d'Alternatives Economiques, "En 2005, aucune des 1 075 installations françaises n'a dépassé son quota. Et les émissions ont été inférieures de 13 % aux quantités maximales autorisées... Avec 19 millions de tonnes, la France arrive certes deuxième juste derrière l'Allemagne en volume total de quotas excédentaires. Mais, compte tenu du faible poids du nucléaire outre-Rhin, les 21 millions de tonnes d'excédents allemands ne représentent que 4 % des émissions germaniques. Autrement dit, c'est bien notre gouvernement qui a le plus ouvertement et massivement saboté les efforts européens de lutte contre l'effet de serre. Loin de faire amende honorable et de proposer, pour 2008-2012, des quotas beaucoup plus limités, le gouvernement persiste et signe : il ne veut abaisser que de 6 malheureux millions de tonnes les quotas des industriels. De quoi laisser leurs émissions augmenter encore de 9 % par rapport au niveau de 2005. Ce n'est pas ainsi qu'on va diviser par quatre les émissions françaises de gaz à effet de serre d'ici à 2050, objectif officiel claironné par Jean-Pierre Raffarin en 2003... "
Il y a pourtant urgence écologique et sociale à changer de modèle. Les principales sources d'économie et de progrès étant identifiées : les transports et l'habitat. C'est avec ces idées en tête que j'irai demain au comité d'expertise Eco-Faur, ce fond mis en place par la Région Bretagne pour aider les collectivités locales à mener des projets de développement durables dans les équipements publics, les espaces publics et les nouveaux quartiers !
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