Le blog de Nicolas Morvan

Le culbuto

Embrassé comme du bon pain !

Hollande a bien de la chance. Enterré chaque Mardi matin en attendant le Bureau National du Mardi soir, il renaît chaque week-end à l'occasion d'un meeting ou d'une fête militante.

C'est pour cela que d'aucuns le qualifient de culbuto. Et il a bien besoin de ce talent aujourd'hui, à 4 jours du dépôt des candidatures à la candidature des socialistes, car il est très sollicité : par ceux qui souhaite le voir faire barrage à un "surgissement médiatique", ou par ceux qui souhaitent des règles de vote que la politesse fait appeler "plus transparentes".

Ce qui est surprenant c'est qu'il réussit tout le temps. Et comme il le dit, nous partageons tous le même socle, le projet socialiste. Alors à quoi sert de s'énerver ?

Quel lecteur/électeur/adhérent êtes-vous ?

Merci à Valerio pour la découverte du test "Politest".

Grace à lui j'ai découvert que j'étais proche du...PS (ouf !).

Ce petit test permet de savoir de quel parti politique nous sommes les plus proches. Au départ l'idée semble étrange et je m'attendais à des questions à l'emporte-pièces. Il faut avouer qu'elles sont tout de même assez subtiles, surtout que seul un choix par assertion nous est laissé.

Mes résultats :

1. PS

2. Verts (ah bon ?)

3. PRG (si j'avais su)

4. Une petite tendance au MRC (ah tien ?)

Par contre, pas une trace de PCF et ça c'est une vraie surprise.

Et vous ça donne quoi ?

Troisième ou deuxième homme ?

Je crains malheureusement que l'hypothèse d'un Le Pen au second tour de 2007 soit plausible.

Qu'est-ce qui, dans l'esprit d'un électeur FN, a changé depuis 2002 ?

Ce ne sont pas les agitations d'un Nicolas Sarkozy qui éloigneront les électeurs du FN. Surtout quand celui-ci, jour après jour, valide les thêmes de l'extrême-droite (justice inefficace, immigration soit-disant massive, etc.).

Un certain nombre d'électeurs de droite pourraient ne pas trouver leur compte dans la candidature du leader de l'UMP. Soit qu'ils la trouvent trop molle (CPE), soit pas claire (affaires), soit trop dure (kärcher), soit trop atlantiste pour des gaullistes (voir bushiste).

Bref, à force de s'agiter, je crois qu'il perdra ses ouailles.

Entendons-nous, c'est à regret que je constate qu'un second tour PS/FN est probable. La démocratie française n'en sortirait pas grandie car le second tour serait à nouveau un tour pour rien en terme de choix de projet de société. Mais à qui la faute ? Pourquoi la Droite, dont Sarkozy est un élément majeur depuis 2002, n'a rien fait pour changer la donne politique, sinon une décentralisation râtée, bâclée, dévoyée ?

En tout cas, c'est dans ce contexte que Le Pen a lancé sa candidature à Valmy, selon lui haut lieu de bataille de la France contre les armées étrangères (écoutez ce qu'en pense Pascal Perrineau).

C'est aussi dans ce contexte que deux mosquées ont été vandalisées en ce début de ramadan, dont celle de Quimper, dans le quartier de Penhars, qui a vu ses murs recouverts de croix gammées. Selon la préfecture, les quatre départs de feu montre bien que l'incendie était volontaire.

Voilà en tout cas un contexte tendu, qu'en dites-vous ?

La droite et la laïcité

Faut-il aménager la loi de 1905 sur la séparation des églises et de l’État ? Alors que le ministre de l’intérieur l’a réclamé à plusieurs reprises, un rapport parlementaire, dit “Michalon”, présenté par la droite le 21 septembre, confirme cette intention.

Jean Glavany, secrétaire national à la laïcité du PS, réagit. L’ancien ministre développe les conséquences que pourraient engendrer les modification du texte. Pour lui demander aux mairies de financer les lieux de cultes est évidemment inconcevable.

Ecouter Jean-Glavany

Abolition de la peine de mort

Il y a 25 ans,le 18 septembre 1981, la loi abolissant la peine de mort fut votée par l'Assemblée Nationale. Le 17 septembre, Robert Badinter avait prononcé son fameux discours, qui provoque chez moi toujours autant d'émotion.

Deux extraits :

"En vérité, la question de la peine de mort est simple pour qui veut l'analyser avec lucidité. Elle ne se pose pas en termes de dissuasion, ni même de technique répressive, mais en termes de choix politique ou de choix moral."

"Demain, grâce à vous la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain, grâce à vous, il n'y aura plus, pour notre honte commune, d'exécutions furtives, à l'aube, sous le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages sanglantes de notre justice seront tournées."

Hasard, j'étais ce soir à Doëlan, le petit port breton, où, selon la rumeur Robert Badinter aurait mis la dernière main à son discours.

Aujourd'hui encore, la situation dans le monde mérite un même engagement contre la barbarie. La situation des prisons françaises aussi.

Grand Oral

Samedi matin, avant de rejoindre le rassemblement de rentrée des socialistes finistèriens à Landerneau, j'ai réussi à voir, sur La Chaîne Parlementaire, une partie du Grand Oral des candidats socialistes à l'investiture pour les présidentielles.

Ce débat se déroulait à Lens, et force est de constater que nos amis du Pas de Calais, avec leurs 14 000 adhérents, ont mis tous les moyens de leur côté pour faire de cette rentrée fédérale un évènement national. Selon Le Monde, seulement 2000 adhérents ont participé aux débats, mais je pense que dès demain tout le petit monde socialiste discutera des interventions des uns et des autres.

Si vous voulez les voir, allez consulter le blog de Sylvain Elies, il les a toutes archivées. Si vous voulez les lire, allez voir la Voix du Nord qui a tout retranscrit.

Cette réunion aura en grande partie éclipsée la Fête de l'Humanité, grand évènement festif certes, mais aussi possible rampe de lancement d'un(e) candidat(e) du non.

La gauche française se cherche. L'une à une méthode qu'il lui faut maîtriser, l'autre, à force d'excommunion, semble condamnée à s'émietter. Mais en 2005 aussi nous pensions que l'histoire était écrite.

En tout cas, même si la Fédération du Finistère était plus modeste, il faut tirer un coup de chapeau à Monsieur Védrine qui nous a fait une conférence de haut niveau sur l'état du monde et sur la place de la France et de l'Europe. J'ai beaucoup aimé son analyse du décrochage des français et de leur glissement vers l'eurosceptisme. Je partage aussi son avis sur l'élargissement qu'il faut borner.

Dommage que son analyse précise, pointue, sans fard, ne s'exerce pas sur la période où il a été Ministre, ni sur celle où il a conseillé Mitterrand...

A l'échelle humaine

Lors de l'ouverture de la Fête de la Rose d'hier, j'ai voulu citer celui qui pour moi, avec Maurice Thorez, Marceau Pivert et Léo Lagrange, symbolise l'aventure du Front Populaire et le courage de la gauche dans un monde en crise.

J'ai donc pris mon stabilo et fais un petit copier-coller du livre que Blum a écrit en captivité, À l’échelle humaine :

"Toute classe dirigeante qui ne peut maintenir sa cohésion qu’à la condition de ne pas agir, qui ne peut durer qu’à la condition de ne pas changer, qui n’est capable ni de s’adapter au cours des événements ni d’employer la force fraîche des générations montantes, est condamnée à disparaître de l’histoire."

Toute ressemblance avec un gouvernement actuel est bien entendue volontaire !!!

Les socialistes en campagne ?

Il est tard, je viens de rentrer d'un secrétariat fédéral (SF) du Parti Socialiste du Finistère enlevé et pertinent comme souvent, fatiguant aussi car les délibérations collectives prennent du temps. C'est aussi ce qui fait leur valeur.

Le menu de ce SF, où j'étais invité en tant que responsable du PS sur la circonscription de Quimperlé-Concarneau, était principalement axé sur la campagne présidentielle. L'idée étant de préparer les initiatives des socialistes du département dans les prochaines semaines.

Ces quelques jours qui nous séparent de la fin de l'année sont capitaux. La méthode de débat démocratique que nous avons adopté pour choisir notre candidat, avec un calendrier contestable je l'avoue, est profondément novatrice. Elle nous oblige au débat et à la réflexion à la fois sur la France et son avenir, mais aussi sur la pertinence de la social-démocratie en Europe et dans le monde. J'ai le sentiment que nous étions tous conscients des enjeux.

En même temps cette démarche à un écueil : déformée par les raccourcis médiatiques, elle peut apparaître comme un énième exercice de psychologie collective pour les socialistes (et depuis 2002 nous n'en avons pas manqué). A nous donc de démontrer que nous savons nous parler sans nous insulter, que nous savons débattre sans nous combattre, que nous pouvons désigner le meilleur candidat sans pour autant perdre de vue l'actualité sociale du pays et le nécessaire combat contre les idées de l'extrême-droite et de la droite.

C'est la rentrée !

Petite actualité décalée au sujet de la rentrée des classes, même si l'heure est plutôt à réconforter les enfants, à leur expliquer que non l'automne ne durera pas, que oui après l'hiver il y aura le printemps et que comme toujours depuis que Perséphone a été enlevée à Déméter par Hadés l'été reviendra.

L'heure est aussi à panser les plaies, à compter le nombre d'enseignants manquant dans chaque établissement, le nombre d'élèves par classe, relever les aberrations d'un système à la dérive, etc.

Je reviendrai sûrement sur ces thèmes, mais aujourd'hui je voulais simplement vous signaler l'enquête qu'a menée La Mutuelle des Etudiants sur la santé de cette population bien particulière...Les enseignements en sont intéressants et l'on voit vite que nous sommes loin de cette génération des "Tanguy" que l'on nous décrivait il y a quelques temps, avant que ne lui succède la génération Non-Non des étudiants anti-CPE.

61% des personnes interrogées pensent que la société ne permet pas aux jeunes de réussir dans la vie, 27% des hommes et 18% des femmes pensent que l'égalité homme/femme existe dans le monde du travail, 4% des sondés ont subi un rapport sexuel forcé et seulement 1 sur 10 a porté plainte, seul la moitié de ceux qui ont eu des pensées suicidaires ont réussi à en parler, etc, etc. Le Président de la LMDE, Michaël Delafosse, faisait remarquer ce matin sur France info que nombre d'étudiants hésitent à faire les soins dentaires qui s'imposent ou réduisent les consultations ophtalmologiques pour des questions de moyens.

Voilà une enquête et des données qui sont de nature à relancer le débat sur la différence entre massification de l'enseignement supérieur et démocratisation. Certes de nombreux jeunes ont désormais accès à l'Université, mais ont-ils tous les mêmes chances ? Sont-ils réellement accompagnés par la société ?

NB1: La photo ci-dessus est celle du stand de la LMDE Bretagne au festival Astropolis cet été.

NB2 : La photo ci-contre est celle d'une soirée de début d'été avec l'équipe de la LMDE, petit souvenir sympa pour ceux qui savent ce que l'on fait...

NB3 : L'enquête, réalisée auprès de 9228 étudiants, sort actuellement en librairie.

La campagne se dessine

Dans une interview qui paraîtra demain dans Le Figaro Magazine, le champion de la droite libérale atlantiste, vous savez celui dont le nom rime avec modesty, évoque les sujets qui seront selon lui au coeur de la campagne présidentielle de 2007.

Celui qui affirme avoir décomplexé la droite nous fait une revue complète de ses « ruptures » :

« La récompense du travail, la reconnaissance du mérite, le nombre de fonctionnaires, le coût et la qualité des services publics, le montant de la fiscalité, les frontières de l'Europe, le niveau des dépenses publiques, la réforme de l'éducation, l'autonomie des universités, la question de la franchise pour l'assurance-maladie, la question d'une fiscalité écologique en substitution partielle à une fiscalité du travail. »

De l'art du double-langage.

En effet, que veut dire récompenser le travail ? En tant que socialiste, je suis bien entendu séduit par ceux qui veulent rémunérer à son juste prix la force de travail. J'y vois même une forme élémentaire de justice sociale. Mais que souhaite Monsieur SARKOZY quand il évoque ce thème ? Parle-t-il de limiter les salaires ou les stock-options indûment versés à des patrons capables d'envoyer leurs entreprises dans le mur, ou parle-t-il plutôt de limiter les minima sociaux qui malheureusement permettent à peine à nombre de nos concitoyens de survivre ? De même,que signifient, dans sa bouche, l'agrégation des termes « nombre de fonctionnaires, coût et qualité des services publics, montant de la fiscalité, niveau des dépenses publiques » ? Et bien tout simplement que le périmètre de l'Etat doit être réduit. En bref, Nicolas SARKOZY est candidat à la présidence de la République pour continuer le travail entamé par RAFFARIN et poursuivit par DE VILLEPIN. On se demande où sont passées ses « ruptures » ?

De même, que dire de l'opposition entre la fiscalité écologique et la fiscalité du travail ? Le trait est si grossier que l'on peine à y croire. Ainsi l'écologie s'opposerait au monde du travail ? Pour qui sait ce que des conditions de travail dégradées peuvent entraîner comme risques écologiques (amiante, pollutions maritimes, pratiques culturales, etc) cela laisse pantois. Pour ceux qui voient que ce sont les plus pauvres qui souffrent d'abord des fractures écologiques aussi (accès à l'eau, à l'énergie, loisirs libres et gratuits sur le littoral ou en forêt, etc).

Cerise sur le gâteau, toujours dans la même interview, Nicolas SARKOZY relativise l'importance du Front National, estimant que "si la France n'a que Le Pen comme problème, ce n'est pas un gros souci". Comment mieux dire qu'une forme de « programme commun » de la droite et de l'extrême-droite se prépare ?

La campagne s'ouvre, les thèmes se dessinent. La démocratie, le pacte républicain et social, la qualité de vie, un grand débat nous attend. Il va requérir toute notre énergie pour décoder les ruses d'un grand communiquant et mettre en avant l'alternative que porte le PS.