Prolétaires de tous les pays, unissez vous !
C'est par ces mots que Marx conclut en 1864 le Manifeste de l'Association Internationale des Travailleurs (AIT), la première internationale ouvrière. Il vient seulement d'être exhaussé, hier, par la fondation de la Confédération syndicale internationale (CSI).
Celle-ci est en quelque sorte la fusion de la Confédération des syndicats libres (ex-bloc de l'Ouest) et de la Confédération Mondiale du Travail (ex-chrétiens). La CSI regroupe donc 330 organisations de tous les continents et 167 millions d'adhérents. L'objectif est de "faire du syndicalisme la plus grande ONG de la planète" selon les mots d'Emilio Gabaglio, ex-secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats.
On voit bien l'ambition de régulation de la mondialisation que porte cette nouvelle organisation. Qu'on y songe un instant : et si demain les salariés pouvaient imposer que les règles de l'Organisation Internationale du Travail prennent le pas sur celles du commerce international et donc sur l'Organisation Mondiale du Commerce ? Et si demain les salariés imposaient que des normes sociales soient prises en compte par les institutions de Bretton Woods ?
Tout n'est pas fait, loin de là. Seuls 10% des travailleurs sont syndiqués dans le monde, les rapports et les arbitrages de la CSI seront difficiles à rendre. Mais l'espoir est là d'une mondialisation à visage humain.
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