Vous trouverez ci-dessous le discours que j’ai fait ce Jeudi soir, lors du conseil communautaire de début de mandat, à l’heure de passer le relais à Sébastien Miossec.
Mesdames, Messieurs, chers collègues, chers amis,
Merci à Roger COLAS de nous accueillir dans cette belle salle ce soir. Un mot tout d’abord pour saluer les personnalités présentes, à commencer par les anciens présidents de la Cocopaq, qui continuent à veiller à cette collectivité, cher Guy SAVIN, cher Yvon LE BRIS. J’ai une pensée aussi pour Georges DAUPHIN, qu’un problème de hanche tient éloigné de nous ce soir, mais qui nous salue tous. Une pensée pour toi aussi cher Michaël QUERNEZ. Tu t’es retrouvé dans ma situation il y a 6 ans, tu connais donc parfaitement la difficulté du moment et l’émotion qui l’accompagne.
Car, chacun s’en doute, ce n’est pas sans émotion que je m’adresse à vous ce soir. Ce n’est pas mon dernier conseil communautaire. Je continuerai à siéger sur les bancs de cette assemblée, mais c’est tout de même la fin d’une belle aventure, qui m’a amené, durant 6 ans à épouser le Pays de Quimperlé, son histoire, ses paysages, ses communes, les femmes et les hommes qui le construisent jours après jours.
Aux nouveaux élus de cette assemblée, je veux dire tout le plaisir que j’ai eu, que l’ensemble des élus du précédent mandat ont eu, à se mettre au service de notre beau territoire. Parfois les élections nous semblent étranges ou injustes, l’on peut à raison avoir l’impression d’une sanction à l’égard d’une action pourtant jugée nécessaire. C’est triste bien sûr et l’on peut se comparer à Sisyphe, condamné à monter un caillou en haut d’une colline, qui redescendra toujours. Mais comme le dit Albert CAMUS, il faut imaginer Sisyphe heureux. Et je le dis aux nouveaux élus, on peut être réellement heureux en se consacrant au bien être des autres. L’action publique, bien faite, est noble et belle, loin, très loin des images populistes et détestables que l’on vous rabâche chaque jour pour vous en éloigner.
Aux anciens élus, ceux qui ont arrêtés comme ceux qui continuent pour ce nouveau mandat, je veux dire mes remerciements pour leur engagement. Durant 6 ans, ils ont su se mettre au service de l'intérêt communautaire et non au service des égoïsmes de clochers, pour construire un consensus territorial. En partant de la base solide que nous avait léguée Michaël QUERNEZ et ses prédécesseurs, nous avons parcouru un bien beau chemin. Encore une fois merci à tous les Vice-présidents et à tous les élus qui ont permis ce parcours.
Souvenez-vous, en 2008, nous sortions de crises sans précédent avec des plans sociaux de grandes entreprises. Nous avions aussi dû nous résoudre à réformer notre offre de soin et donc à perdre notre maternité. Une grande angoisse s'en était suivie sur l'ensemble du territoire avec, au cœur du débat, la question de l'identité du Pays de Quimperlé, de son devenir et, aussi, de la place de sa ville-centre.
6 ans plus tard ses questions se posent toujours, mais j'ai le sentiment qu'ensemble nous avons su y apporter des réponses rassurantes, en mobilisant tous les acteurs du territoire.
En matière d'économie, nous avons élaboré une stratégie de développement économique, développé toute une gamme d'action pour l'emploi, conforté, rénové et étendu nos zones d'activités communautaires et communales, accompagné nos entreprises dans leur développement, créé -enfin- un office de tourisme communautaire pour porter notre image le plus loin possible.
En termes d'attractivité pour les familles, notre mandat a commencé par l'ouverture de l'Aquapaq de Quimperlé et des Alsh de Tréméven et de Moëlan. Ces services fonctionnent bien. Ce n'était pas forcément gagné. Ils sont essentiels au bien être des familles et seront bientôt complétés par l'Alsh de Scaër, de Bannalec et des installations nautiques comme le CKCQ, la base de surf ou d'autres. Dans ce nouveau rayonnement du Pays de Quimperlé, il faut aussi ajouter le développement de la culture. Le succès du Festival des Rias en est le meilleur exemple, mais il ne doit pas faire oublier que sur ce mandat nous avons continué à soutenir les initiatives associatives, répondu au besoin de structuration de l'enseignement musical -et ce n'était pas une mince affaire-, développé la lecture publique, soutenu nos cinémas, etc. Même la matière bretonne, langue et culture, a été portée pour répondre au besoin d'identité positive. Si l'on y ajoute le développement des transports en commun et l'action solidaire que nous menons pour les personnes âgées, les personnes en situation de handicap et tous ceux qui connaissent des fins de mois difficile, je crois que nous avons aujourd'hui un territoire perçu comme un lieu où il fait bon vivre.
Enfin, le Pays de Quimperlé a pris la voie d'un développement durable et solidaire. C’est pour moi une fierté, car ils ne sont pas nombreux les territoires qui mettent autant en avant le respect de l'environnement dans leurs politiques. Agenda 21, développement des énergies renouvelables, économie d'énergie dans les bâtiments publics, reconstitution du bocage, assainissement non-collectif, schémas d'aménagement et de gestion des eaux sur toutes nos rivières, entretien des cours d'eau, amélioration de la gestion des déchets avec de nouvelles déchetteries et une baisse de 12 % du volume de déchets... Et tout ceci sans opposer environnement et emploi, car ce serait faire fausse route. Sans m’immiscer dans l’actualité, j’ai parfois l’impression, toute proportion gardée que si Bigard venait aujourd’hui nous dire qu’il veut développer 1200 emplois en Pays de Quimperlé, certains seraient capables de convoquer une réunion publique pour lui dire non…
J’ai le sentiment que c'est un mandat d'action qui se termine. C'est aussi un mandat d'affirmation du fait intercommunal. Je veux vous rassurer, à l’aube d’un nouveau mandat, sur l'état des finances. Nous avions une épargne nette de 2,5 millions d'euros en 2008, elle est de 3,7 millions d'euros en 2013. Ces deux chiffres disent à eux seuls notre gestion, car entre les deux, nous n'avons pas augmenté les impôts. Quelle collectivité peut, de nos jours, afficher de telles réalisations, d'une telle ampleur, tout en ayant une telle santé financière ? Nos concitoyens doivent le savoir et être rassurés et fiers d'habiter un territoire d'avenir, qui affronte les questions du temps et dispose des moyens nécessaires pour le faire.
Alors vous allez me dire, tout baigne, tout roule, pas de regrets ? Non, aucun. Je ne regrette aucun des chantiers, aucunes des politiques publiques que nous avons lancés.
Sauf un petit regret peut-être, celui de n’avoir pu mener suffisamment à bien le consensus territorial dont nous avons tant besoin. Mais je n’ai pas le sentiment d’avoir à porter ce caillou là. Je veux bien être Sisyphe, mais que chacun prenne sa part. En tout cas, je suis convaincu que ces rapports vont changer et c’est heureux. C’est heureux pour Quimperlé, qui a besoin d’une intercommunalité forte pour exister en Finistère comme en Bretagne. C’est heureux pour l’intercommunalité, qui a besoin d’une ville-centre forte pour rayonner et pour attirer de nouvelles populations en mettant en valeur des services publics attractifs.
Et puis un deuxième petit regret, que les enjeux intercommunaux n’aient pas encore été traités comme ils le méritent dans nos campagnes électorales. Le nouveau mode de scrutin est un progrès, mais je continue à penser qu’un mode de scrutin au suffrage universel direct serait préférable et donnerait une légitimité démocratique claire. Souhaitons que le législateur s’en saisisse un jour.
Enfin, je veux bien entendu saluer les salariés de la Cocopaq. J’ai tenu à en saluer directement le plus grand nombre ce matin en allant à leur rencontre sur leur lieu de travail. Je sais leur attachement au Pays de Quimperlé, leur dévouement à l’action publique et leur ardeur au travail. Nous avons ici des collaborateurs de première qualité qui pensent d’abord à servir et non à se servir. Et cet état d’esprit doit être maintenu. J’ai constaté qu’ils mettent beaucoup d’eux-mêmes dans leur travail et qu’ils sont fiers, beaucoup me le disaient encore ce matin, de ce qu’est devenue la Cocopaq. Une collectivité utile au Pays de Quimperlé, souvent citée en exemple tant en Finistère qu’en Bretagne. Mais aussi et surtout, une collectivité d’avenir prête à affronter les nombreux défis qui s’ouvrent à elle. Je suis content, au travers de l’hôtel de communauté et des services techniques, d’avoir pu leur apporter la reconnaissance qu’ils méritent.
Chers amis, chers collègues,
Je cesse donc ces fonctions, avec le sentiment, que j’espère partagé, d’avoir accompli la mission qui m’avait été confiée. Chacun sait que j’aurais tant aimé la poursuivre, mais c’est ainsi et il faut savoir tourner la page, même si c’est difficile.
Conseiller Régional de Bretagne, je reste bien entendu attentif au Pays de Quimperlé et engagé à son service, dans un moment crucial qui va voir à la fois la mise en œuvre du Pacte d’Avenir, la négociation du contrat de pays pour la Cornouaille, la renégociation des contrats de territoire et, cela ne vous a pas échappé, l’accélération de la réforme de notre meccano de collectivités territoriales.
J’ai la certitude que je laisse une collectivité en parfait état de marche à mon successeur, en capacité à répondre à tous ces défis d’avenir et aux besoins de nos concitoyens. Mon successeur n’est pas nommé, mais comme je connais la grande sagesse des conseils communautaires, permettez-moi de lui dire tous mes encouragements et la tranquillité d’esprit qui est la mienne de savoir cette maison, pour qui j’ai tant de passion, entre de bonnes mains, compétentes et capables.
Chers amis, chers collègues,
Ceux qui me connaissent savent que j’aime à citer cette belle phrase d’Antoine de Saint-Exupéry qui disait dans Vols de nuit : « Dans la vie, il n’y a pas de solutions, il n’y a que des forces en marche. Il faut les créer et les solutions suivent ». Durant 6 ans ce conseil communautaire a été cette force en marche. Je sais que vous continuerez tous dans ce même état d’esprit. Continuez à avancer ! War raok bro Kemperle !
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