Ce Dimanche 25 mai, nous sommes appelés à construire l’Europe.
Beaucoup considèrent que voter aux élections européennes ne sert à rien. De nombreux arguments plaident en leur faveur : l’éparpillement des listes, le sentiment que l’Europe se perd dans les détails et en oublie l’essentiel, l’absence de l’Union Européenne dans les grands conflits mondiaux –même à ses portes-, l’impression que la politique européenne restera pour toujours libérale privilégiant le droit des affaires aux droits sociaux…
C’est le bilan désastreux d’une direction, d’une politique européenne, celle de Barroso et du Parti Populaire Européen. Ce désamour entre les citoyens et l’Europe, ce désenchantement, doit être combattu par un vote construit et réfléchit. Je souhaite la victoire de Martin Schulz et du PSE pour inverser l’ordre des priorités et revenir à un grand projet européen, mobilisateur, comme nous l’avons connu sous la présidence de Jacques Delors. Mais par-dessus tout, je souhaite que chacun se prononce sur l’Europe qu’il souhaite, sans se réfugier dans l’abstention ou le vote sanction.
A Moëlan-sur-Mer, à la fin de l’année dernière, nous avons baptisé une place, en plein centre-ville, du nom de Julien Mauduit. Ce jeune Moëlanais s’était engagé de toutes ses forces dans la résistance contre l’Allemagne nazie, pour que vivent les valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité. Il avait 36 ans quand il est mort en déportation au camp de Buchenwald.
Quelques temps auparavant, nous avions baptisé la place de la MLC du nom de Bernard Petithomme. Engagé dès l’âge de 15 dans la résistance à l’occupant, il fut arrêté pour la première fois à 16 ans et ne s’inclina pas. Après guerre, lui qui avait tant souffert, fut pourtant le premier à militer pour que notre ville bâtisse une amitié durable avec l’Allemagne. Il créa le jumelage avec Lindenfels, qui fut officialisé juste après sa mort.
Ce sont là deux exemples -il y en aurait tant d’autres- de ce que nos prédécesseurs ont accomplis et qui force notre respect et notre admiration. Ils savaient, dans leurs chairs, où nous mènent l’indifférence, l’égoïsme et le repli sur soi. Ils connaissaient, dans leurs cœurs, la puissance de l’amitié, de la confiance en l’avenir, de la tolérance. A leur échelle, parfois au prix de leur vie ou de leur santé, ils ont construit l’Europe.
Il ne nous est pas demandé de faire tant d’efforts. Juste de nous déplacer et de mettre un bulletin dans l’urne… Construisons l’Europe !
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