Depuis 45 ans, Moëlan-sur-Mer est jumelée avec la ville de Lindenfels en Allemagne. Une belle histoire de réconciliation après les tourments de la seconde guerre mondiale, mais aussi une grande histoire d’amitié à taille humaine entre trois générations d’habitants, conscients de construire concrètement l’Europe.
En 1963, le Traité de l’Elysée, initié par le Général De Gaulle et Konrad Adenauer, fut un moment fort de la réconciliation. C'est dans cet esprit qu'on agit les promoteurs de notre jumelage, à la fin des années 60 : Monsieur Adam Pfeifer, Bourgmestre, Madame Hasselbach, de l'Office Franco-allemand de Francfort, Monsieur Louis Orvoen, ancien député-maire de Moëlan-sur-Mer, mais aussi Monsieur Bernard Petithomme, ancien adjoint au Maire.
Le jumelage sera signé en 1968, après quelques prises de contact préparatoires. Par cet acte, des hommes et des femmes ont choisi librement de se faire les artisans de la paix. En cela, ils ont suivi la pensée de Winston Churchill, qui déclarait au premier « Congrès de l'Europe » de La Haye en mai 1948 :
« Nous ne nous sauverons des périls qui approchent qu'en oubliant les haines du passé, en laissant mourir les rancœurs nationales et les idées de revanches, en effaçant progressivement les frontières et les barrières qui aggravent et congèlent nos divisions, et en nous réjouissant ensemble de ce trésor glorieux de littérature, d'éthique, de pensée et de tolérance, qui nous appartient à tous, et qui est le véritable héritage de l'Europe, l'expression de son génie et de son honneur, et que par nos querelles, nos folies, nos guerres et les actes cruels et terribles qu'amènent les guerres et les tyrans, nous avons failli perdre. »
Alors que nous allons avoir, dans quelques mois, la liberté de choisir le destin de notre continent, je crois que l'engagement des pères fondateurs de ce jumelage, en France comme en Allemagne, et l'esprit qui anime encore aujourd'hui nos échanges sont un véritable appel contre la résignation, le repli sur soi et le rejet de l'autre. Partout en Europe, nous voyons ressurgir les ferments de la haine. Ayons de la mémoire. Secouons-nous ! Réveillons l'opinion publique. Montrons-nous dignes de ceux qui ont bâti pour nous un espace de paix, de fraternité et -au regard de l'état du monde- de prospérité !
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