Depuis le début, de nombreux élus locaux sont opposés au dispositif élaboré par le Ministre de l'Education Nationale visant, au titre d'un service minimum d'accueil, à substituer des fonctionnaires municipaux aux enseignants en grève.
Ce service minimum d'accueil prend la forme d'une convention entre les communes et l'Etat, dont le modèle vient de m'être adressée par mail par les services de l'Inspection d'Académie. La question est de savoir si nous souhaitons le mettre en oeuvre pour le 15 mai 2008. Au vu de l'urgence, j'ai souhaité en faire état au dernier Conseil Municipal du 6 mai.
J'ai indiqué que pour nous, Moëlan-sur-Mer ne doit pas signer la convention et qu'un service d'accueil ne sera donc pas mis en place, pour plusieurs raisons :
Substituer à des fonctionnaires de l’Éducation nationale, en grève, des fonctionnaires territoriaux, en payant ces derniers par une ponction opérée sur le salaire des premiers est une façon de casser la grève en divisant les fonctionnaires. Or la grève est un droit et en plus, pour celle du 15 mai, ces motifs sont légitimes.
Chercher à faire peser sur les communes les conséquences de conflits qu’il aura déclenchés n’est rien d’autre pour l’État qu’une défausse de ses responsabilités sur les collectivités. C'est au gouvernement d'instaurer un bon dialogue social au sein de l'Education Nationale, de façon à éviter les grèves.
Sur la méthode, aucune concertation préalable n’a été organisée avec les associations d’élus : c’est encore une fois la marque du peu d’estime dans lequel ce gouvernement tient les collectivités et les élus territoriaux.
Lors de la grève de janvier dernier, le service public minimum a été mis en œuvre par seulement 1000 communes sur les 36 000 que compte notre pays, sans que cela ait paru poser de problème d’accueil particulier pour les enfants et leurs familles.
C’est donc un camouflet qui a été infligé au ministre qui en avait d’ailleurs tiré la leçon et promis des négociations. Ces négociations n’ont pas lieu, la démagogie est de retour...
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