Deux semaines après le second tour des élections municipales et cantonales, tentons d'en tirer quelques leçons.
Au niveau national, le message est clair pour le gouvernement et le Président de la République : la gauche détient aujourd'hui 183 villes de plus de 30 000 habitants, soit 38 en plus, et le PS dirige 60 des 101 départements de France.
La situation est telle en terme de qualité de vie, de pouvoir d'achat, de marché du travail, que les politiques mises en oeuvre depuis bientôt un an apparaissent en total décalage avec la vie des français. D'ailleurs de nombreuses listes appartenant à la famille du Président Sarkozy ont préféré cacher leur appartenance politique.
En Bretagne, les élections municipales et cantonales sont venues confirmer une tendance lourde de notre paysage politique : la solidification d'un bloc de gauche. Ce bloc est basé sur des changement sociologiques de long terme dans notre région, comme la progression du salariat, l'urbanisation, l'évolution sociale des familles du fait du développement de l'éducation. Mais il y a aussi, de façon plus politique, une gauche pragmatique, ouverte aux questions régionales et environnementales, tolérante socialement et exigeante culturellement. Elle sait répondre aux attentes de la population et aux enjeux du siècle.
Reste à faire de ces succès locaux, dans les mairies, les intercommunalités, les départements et les régions, des bases d'appui solides pour défendre l'essentiel, expérimenter des politiques nouvelles et conjurer le sort en 2012...
bonjour Nicolas,
concernant votre essai de bilan sur la situation en Bretagne, j'apporterais quelques nuances sur la "solidification d'un bloc de gauche". En effet, si la poussée à gauche est incontestable aux cantonales, les résultats restent plus partagés aux municipales, en particulier dans notre Finistère.
si les équipes de gauche conservent des municipalités dans de grandes villes bretonnes (Brest, Rennes, Nantes, Lorient, Saint-Nazaire, Lannion, Pontivy) ou l'emportent à Quimper et à Ploermel (un symbole), des villes moyennes d'envergure basculent à droite ou au centre : Morlaix, Douarnenez, Landerneau et tout près de chez nous Concarneau, Quimperlé. Cela ne vous aura pas échappé.
je suis de passage ces prochains jours dans le pays de Quimperlé. L'occasion de se voir après votre élection à la tête de la COCOPAQ ?
Ronan
Rédigé par : Ronan Le Flécher | 04 avril 2008 à 17:33
Bonjour Ronan,
Pour le rendez-vous, il est fixé. Ce sera l'occasion d'approfondir ce thème des municipales et cantonales. Il faut y voir une seule et même séquence.
Dans le pays de Quimperlé-Concarneau, nous perdons les 2 villes, mais en même temps, nous obtenons les 3 cantons renouvelables. Aujourd'hui 7 cantons sur 7 sont représentés par des conseillers généraux de gauche. C'est cela la solidification d'un bloc de gauche.
Par contre, je plaide pour des raisons sociologiques, économiques, géographiques et administratives pour la perte des villes moyennes en Finistère. Ce n'est en rien une tentative pour expliquer la défaite de tel ou tel. C'est au contraire que nous nous disions que nous sommes passés à côté de quelque chose dans la compréhension des attentes des électeurs de ces communes...
Rédigé par : Nicolas | 08 avril 2008 à 07:15