Il y a quelques jours, Eric Woerth, ministre du Budget a une nouvelle fois lié l'aggravation du déficit public de la France (2,7% du PIB en 2007) à un "dérapage des dépenses des collectivités locales".
De telle critiques répétées du gouvernement à l'encontre des collectivités locales montrent qu'il s'engage dans une stratégie de bouc émissaire. En clair, mieux vaut stigmatiser les communes, les départements et les régions, qui sont majoritairement de gauche, plutôt que de remettre en cause des politiques économiques inchangées dans leur finalité libérale depuis 6 ans.
L'Association des maires de France (AMF) a rappelé, dans un communiqué daté du 28 mars, que "les collectivités empruntent pour financer leurs dépenses d'équipement contrairement à l'Etat qui s'endette pour financer son fonctionnement". De plus, la dette des collectivités s'élève à 136 milliards d'euros contre 1027 milliards euros pour l'Etat, ce qui n'est tout de même pas comparable. Précisons aussi qu'elles réalisent 72% des investissements publics civils, ce qui leur donne un rôle éminent de soutien de l'économie française et de l'emploi.
Pour sa part, l'Association des régions de France (ARF), considère que le gouvernement a volontairement diminué ses recettes fiscales, à cause du vote de la loi TEPA. Les 15 milliards d'euros de cadeaux fiscaux qui en découlent manquent aujourd'hui cruellement à l'appel et sont restés sans effet sur la croissance. Mener une politique de justice sociale conduirait à revenir sur cette loi, mais le gouvernement ne l'envisage même pas, préférant répondre au vote des 9 et 16 mars par une accélération libérale. L'ARF en déduit que "la responsabilité du gouvernement est totale" et de conclure qu'il est temps qu'il "cesse de chercher des boucs-émissaires pour cacher sa propre responsabilité".
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