Le blog de Nicolas Morvan

Commémoration

11 novembre : commémoration de la guerre 14-18 à Moëlan. Trop vite, trop simple. Rien ne manquait et pourtant dominait l'impression de l'habitude, de l'obligation, sans introspection.

Dommage, car nous étions nombreux et nous pouvions prendre le temps de la réflexion sur ce moment crucial dans l'histoire du XXème siècle. Une boucherie inutile, sans réel objectif ni débouché. Des hommes face aux canons découvrant avec stupeur que le progrès mécanique avait changé les règles. Inconscients, les dirigeants politiques et militaires continueront cette guerre de tranchée jusqu'à l'absurde.

On ne peut comprendre l'histoire de l'Europe sans penser cette guerre. On ne peut pas plus comprendre l'importance de l'internationalisme à gauche. Marqués par ces sacrifices, les ouvriers français vont se désolidariser du cadre national et rêver d'un espace supérieur, pacifiste. Quelques décennies plus tard, l'Europe et le Monde sombreront à nouveau dans la barbarie.

Si vous souhaitez porter un regard nouveau sur cette période, je vous conseille l'exposition numérique La couleur des larmes ou comment les artistes de l'époque ont représenté l'innommable.

Verdict

La semaine dernière, je m'interrogeais : la concertation était-elle encore possible dans le dossier de la carte judiciaire ?

La réponse est tombée Vendredi matin. En arrivant à Rennes, je découvre un quartier bouclé par les CRS. Quelques manifestants se pressent devant les barrières. Avec les élus quimperlois et châteaulinois, nous les rejoignons. Là, le personnel de la Préfecture de Région nous apprend que Rachida Dati aura 1/2 heure de retard...Elle reçoit les élus Ump bretons. Quelle belle conception de la démocratie !

Lors de la réunion officielle, elle n'écoutera aucun des élus présents, se contentant d'annoncer ses décisions, sans que celles-si soient justifiées par quelques critères que ce soit. Fermeture, concentration, tout est bon pour économiser des queues de cerises sur le dos des justiciables.

Aujourd'hui, sur Canal +, Jean-François Copé annonce qu'il met toute son énergie à ce que tous les députés Ump votent le budget de la Justice. Sa méthode ? Que chacun des députés Ump d'une circonscription touchée par une fermeture ait une compensation. Quelle compensation ? L'implantation d'un autre service public ou le financement d'une salle polyvalente, etc. Un vrai marchand de tapis !

Nous allons continuer à nous battre, pour Quimperlé, mais pas seulement. Pour la Bretagne, contre le désert judiciaire que l'on nous promet. Pour une conception de la Justice et de l'État. L'écœurement domine, mais il ne peut triompher : nous faisons appel.

Immigration choisie

Après s'être excusé de ne pas avoir "raccompagné" assez d'immigrés, Brice Hortefeux a présenté aujourd'hui ses orientations en faveur de l'immigration choisie. Il a déclaré qu'il évaluerait les besoins en terme de métiers et de zones géographiques après discussion avec les branches professionnelles.

Ce système me choque car il me rappelle les migrations coloniales et le pillage des cerveaux. Il me fait aussi penser à une anecdote. Il y a quelques années, je m'occupais pour un syndicat de salariés d'une action pour la défense des saisonniers du tourisme sur l'ensemble de la Bretagne. Quels étaient les principales revendications que nous avions identifiées ? Le non-respect de la limitation du temps de travail, les salaires faibles, la difficulté de se loger, les problèmes de santé.

Un grand quotidien régional a publié une enquête de deux pages sur ce sujet. Nous y présentions notre projet de Maison des saisonniers, combinant des solutions de logement, des informations sur le droit du travail, la santé, etc. Interrogé, le patronat breton du secteur dénonçait nos propositions comme collectivistes ! Il réclamait plus d'aides pour former plus de jeunes, etc. Il ne parlait bien entendu pas salaires, augmentation, temps de travail.

Quelques mois plus tard, ce secteur lançait une opération de recrutement de jeunes salariés malgaches. Formés à Madagascar, ils venaient pour la saison en Bretagne, puis rentraient chez eux... Combien d'histoires de ce genre existent dans les différentes branches professionnelles pour gagner quelques euros de plus, ne pas se remettre en cause ? Et aujourd'hui, l'État se propose de l'encourager ?

L'Americano

 

Cette chanson ne vous rappelle rien ? Cherchez bien...

 

 

Iam - Akhenaton - L'Americano
envoyé par chilavert

Carte judiciaire

Rachida Dati sera Vendredi à Rennes pour présenter sa "réforme" de la carte judiciaire et annoncer ses décisions de fermetures. Force est de constater que la procédure contradictoire n'aura pas été suivie dans ce dossier et qu'il aura été mené uniquement à charge.

Pour autant, Jean-Yves Le Drian, qui vient de transmettre à la Ministre le voeu du Conseil Régional sur ce dossier, veut croire encore à des possibilités de médiation. Nous avons voté ce voeu lors de la séance plénière du 26 octobre. Il précise notamment notre attachement aux Tribunaux d'Instance, dont celui de Quimperlé.

Dans le courrier accompagnant la motion, le Président réaffirme la volonté de la Région "d'engager une véritable concertation sur des faits et des chiffres. De nombreux territoires bretons sont concernés et il me semble indispensable qu’une étude d’impact soit réalisée avant toute prise de décision. Cette analyse devra inévitablement intégrer les conséquences économiques, sociales et les effets sur la vie quotidienne des usagers de la Justice.

Par ailleurs, il vous faut aussi intégrer l’évolution démographique sans précédent que connaît la Bretagne avec l’arrivée chaque année de 30 000 habitants supplémentaires. Il serait du plus mauvais effet pour la crédibilité de l’action publique de fermer des tribunaux et des services en 2007 pour devoir en ouvrir dans moins de cinq ans.      

La spécificité bretonne faite d’un réseau équilibré de villes moyennes et grandes doit être préservée et soutenue. Le maintien des services publics participe à cet aménagement du territoire et la charte de juin 2006 « charte sur l’organisation de l’offre des services publics », un engagement avec l’Etat que les collectivités bretonnes espèrent encore d’actualité."

Y-a-t-il encore une place pour la concertation dans ce dossier ? Réponse Vendredi !

Retour au calme ?

Le bras de fer entre les marins-pêcheurs et le gouvernement semble se terminer. Les représentants des pêcheurs ont appelé à la reprise du travail, estimant que les garanties apportées par le gouvernement sur le prix du gazole étaient suffisantes. Pourtant, le relevé de conclusion de la table-ronde ministérielle reste flou sur de nombreux points.


Michel Barnier a promis qu'une "mesure législative" sera prise "avant la fin de l'année" pour l'établissement d'un "mécanisme durable" afin de compenser la hausse du prix du gazole pour les pêcheurs. Mais il n'est pas certain que ce mécanisme soit basé sur l'intégration du coût des carburants dans le prix du poisson, comme proposé hier par Sarkozy.

Les mois à venir nous en dirons plus sur l'issue véritable de cette poussée de fièvre. Reste qu'un tel conflit aurait pu et du être évité. En effet, jusqu'au début de l'année 2007, les pêcheurs français bénéficiaient d'un mécanisme de compensation du prix du gazole appelé fonds de prévention aux aléas de la pêche, mais il a été jugé incompatible avec les règles européennes par Bruxelles. Pourquoi ne pas avoir anticipé les complications issues de sa suppression ?

Crise de la pêche

Les quais bretons se sont soudain remplis de bateaux et de marins, c'est la grève pour dénoncer le prix trop élevé du gazole. Avec des zones de pêche éloignée et du matériel souvent âgé et/ou gourmand en énergie, le carburant représente une part non négligeable des dépenses de bord.

Si ajoute la sous-valorisation du poisson, qui, comme toutes les productions primaires, profite souvent plus aux transformateurs et aux distributeurs qu'aux producteurs. On cumule donc des coûts de production qui augmentent et des marges faibles qui diminuent encore.

Pour toute réponse, les pêcheurs ont reçu une fin de non-recevoir, comme tous les Français, de la part de la Ministre de l'Economie, Madame Lagarde. Car si nous devons faire plus de vélo (ce qui est sans doute vrai), je n'imagine pas les pêcheurs faire du pédalo ! Pour ce qui est du Ministre de l'Agriculture et de la Pêche, il souhaitait recevoir les professionnels Mercredi.

Mais peut-être n'ont-ils pas compris le nouveau rythme médiatique qu'impose la présidentialisation du régime ? Car Sarkozy sera, lui, dès demain en Finistère pour rendre visite aux pêcheurs du Guilvinec. Comment pouvait-il en être autrement, lui qui a chanté durant la campagne présidentielle, les colères légitimes de cette profession (meeting de Lorient) ? Il n'empêche qu'à force d'interventions présidentielles, nous nous rapprochons du référendum permanent.

Qu'en restera-t-il ? Le Conseil Régional travaille depuis de longs mois avec la profession sur la réduction des dépenses en énergie. Cette démarche de fond sera-t-elle épaulée ?

Hasard ?

Est-ce vraiment un hasard ? Cette semaine, deux informations ont particulièrement attiré mon attention.

D'abord, ce courrier de Martine Elies, responsable régionale du Secours Populaire, qui souligne le travail de son association pour faire reculer la misère dans notre pays. Elle note pour autant que "depuis la rentrée, les demandes d'aides se font plus pressantes, et ce qui s'annonce en terme d'augmentation des prix, de franchises, notamment médicales, risque, en plus, de peser lourd sur les budgets de celles et ceux pour qui il faut tirer le diable par la queue de plus en plus tôt dans le mois."

En 2006, 5615 familles et 3190 personnes seules, représentant plus de 25000 personnes se sont adressés aux permanences du Secours Populaire en Bretagne, ce qui représente une augmentation de plus de 20% par rapport à 2005...

Enfin, et ça ne vous aura pas échappé non plus, l'augmentation de notre Président de la République de 7700 euros brut à 19000. Sachant qu'il s'agit là d'argent de poche puisqu'il vit nourrit et blanchit à l'Elysée. Moralement, n'y a-t-il pas là comme un problème ?