Le 18 octobre 2008, la communauté Emmaüs de Rédéné fêtait ses 40 ans. Ce fut une très belle fête, à laquelle les bénévoles avaient souhaité intégrer la Cocopaq.
La joie de voir ce beau projet de réinsertion atteindre ses 40 ans, avec un dynamisme renouvelé, était pour chacun teinté d'une angoisse : 40 ans après, la même pauvreté, la même détresse nécessitait le même engagement.
Lors de ma prise de parole, j'avais fait la promesse que nous n'en resterions pas à des discours, mais que la Cocopaq prendrait l'initiative d'une discussion approfondie avec la Communauté Emmaüs. Une préparation s'en est suivie sous la houlette de Gilda Le Gall, de Jacques Le Bihan et de Jean-Yves Kersulec, Vice-présidents de la Cocopaq.
Jeudi, ce sont pas moins de 70 personnes, élus, techniciens et bénévoles, qui se sont retrouvés toute la journée à la communauté de Rédéné.
La matinée fut consacrée à une visite des installations pour que chacun comprenne bien les métiers et les objectifs d'Emmaüs. Acte social d'abord avec un accueil inconditionnel pour environ 50 personnes, qui trouveront là gîte, couvert et travail. Acte économique ensuite avec des filières variées : bois-énergie, récupération, textiles, déchets d'équipements électriques ou électroniques (D3E), menuiserie, etc. Acte environnemental, bien sûr, par le recyclage des déchets. Nous sommes là dans un acte de développement durable et solidaire par excellence, apparu bien avant l'invention du concept.
L'après-midi fut consacrée à trois ateliers de travail participatifs sur le logement, les déchets et les solidarités. L'idée était de produire, à partir des sujets traités par Emmaüs et de l'expertise des bénévoles, des pistes d'action pour la Cocopaq. Information sur le droit au logement opposable, pension de famille, extension des sous-location, union de tous les acteurs du bois-énergie à l'exemple du Pays de Dinan, mise en oeuvre d'une collecte textile sur toutes les communes du Pays de Quimperlé, recensement des acteurs de la solidarité sur le territoire, travail commun institutions/associations sur l'accueil social, etc. Les idées n'ont pas manqué, dans une ambiance très très conviviale.
Nous nous retrouverons bientôt pour poursuivre ce travail de construction et d'expertise citoyenne.
NB : J'en profite pour vous parler de l'initiative "délinquants solidaires" que soutient Emmaüs pour s'opposer à la criminalisation des aidants. Autours du slogan "si la solidarité devient un délit, nous demandons à être condamnés pour ce délit !", les associations de cette plate-forme dévoilent les objectifs chiffrés du gouvernement d'interpellations d'aidants... Scandaleux. Signez la pétition !
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