Hier soir je n'ai pas écrit de note. Je regardais le débat l'émission avec le candidat du gouvernement sur TF1. Je raye le mot débat, car je crois que c'était tout sauf cela. Nous n'étions pas face à un espace de libre parole, mais bien dans une mise en scène où les français sont réduits à leurs revendications catégorielles.
Je n'ai pas ressenti cela dans les débats participatifs que j'animé pour la campagne de Ségolène Royal. Les personnes qui venaient apportaient leur expertise et leur témoignage pour l'intérêt général. Pas là.
La faute à la mise en scène ? à la caméra intimidante ? à la confrontation avec un spécialiste de la parole publique ? Je ne sais pas. Toujours est-il que ce n'est pas ce genre d'émission qui éclairera les français sur leur choix. Ici, on montre un homme politique compatir publiquement sur le sort de ses concitoyens. Et Sarkozy excelle dans ce que l'on nomme la politique compassionnelle.
Accusé, par le public, d'homophobie (pour son opposition au mariage gay), de populisme (pour « La France tu l'aimes ou tu la quittes »), voire de racisme (« les musulmans qui tuent le mouton dans leur appartement »), Nicolas Sarkozy est parvenu à retomber sur ses pieds. Il n'en reste pas moins que son discours était toujours le même : opposer les français les uns aux autres, faire des clins d'oeil à l'extrême-droite, ne jamais assumer le bilan du gouvernement !
Dans la suite de la note, vous trouverez les réactions à chaud de Julien Dray et de François Hollande.
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