Hier, je participai au Conseil d'Administration du Centre Hospitalier de Quimperlé, où je représente la Région. La situation y est très complexe :
D'abord les citoyens, et c'est légitime, attendent beaucoup d'un hôpital, sans parfois le fréquenter. Ils vont en médecine libérale ou à la clinique. L'hôpital, c'est une assurance au cas où.
Ils n'ont pas tort car l'hôpital prend en charge ce que l'on appelle "le tout venant", quand la clinique est beaucoup plus sélective en terme de pathologie comme en terme de programmation des interventions.
Autre difficulté, le changement de mode de financement des hôpitaux par l'Etat. Depuis quelques années le système dit de Tarification A l'Activité (T2A) prend de l'ampleur. Sensée accroître la "productivité" des hôpitaux, que l'on nomme plus poliment "efficience" dans le jargon, cette T2A se base sur le nombre et la nature des actes effectués dans l'hôpital pour déterminer le budget que l'Etat lui affectera.
La mise en place très confuse de cette mesure, son incapacité à prendre en compte les missions de service public des centre hospitaliers, la faiblesse des montants alloués au niveau national, tout ces facteurs font que la très large majorité des hôpitaux de France sont en déficit.
Tous sont donc en train de prendre, comme nous à Quimperlé, des mesures drastiques d'économie pour sauver ce qui peut l'être. Cela ne se fait pas de gaîté de coeur, d'autant plus que comme le personnel représente entre 70 et 80% des budgets, devinez où sont réalisées les économies ? Sans parler du sous-investissement dans certains services ou de l'absence d'anticipation des besoins de santé...
Dans cette ambiance, il faut donc féliciter les personnels et les médecins de maintenir contre vents et marées la qualité des soins en France.
En perspective des élections présidentielles, la Fédération des Hôpitaux de France, Présidée par Claude Evin, lance un blog destiné à débattre des politiques de santé en France. Il est un peu technique, mais permet de voir l'ampleur du travail à réaliser.
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