Le blog de Nicolas Morvan

J'ai une question à vous poser

Premières réactions après l'émission "J'ai une question à vous poser" sur TF1.

D'abord l'impression d'une Ségolène Royal "très sereine et très solide" selon ses propres mots. Elle s'est montrée à l'aise avec les personnes du plateau, même si celles-ci étaient parfois assez directes.

Ce n'est pas que l'entrainement des débats participatifs qui paye. Elle n'a pas fait que répondre à chacun, comme Nicolas Sarkozy, le candidat du gouvernement. Au contraire, au lieu de faire le jeu des clientèles supposées, elle a à chaque fois redonné une vision de la société qu'elle propose.

Sur le fond, elle a mis en perspective le combat qu'elle souhaite mener. Remettre les valeurs morales de la République au coeur des décisions publiques, refonder les solidarités qui tiennent debout notre société et se battre pour la justice sociale.

Seul problème, cette émission, ce concept, laisse un sentiment d'inachevé. Mais nous aurons certainement d'autres émissions à suivre et surtout, demain, les plus chanceux verront Ségolène Royal à Rennes !

Congrès de Versailles

Enfin !

Ca y est, le Congrès a voté aujourd'hui l'inscription de l'interdiction de la peine de mort dans la Constitution française. Dommage que plus d'une vingtaine de parlementaires UMP se soient distingués en votant contre le texte ! On se souviendra d'eux, de leur ouverture d'esprit et des clins d'oeil qu'ils adressent à la veille des présidentielles.

Mais cette réunion du Congrès a été aussi l'occasion de voter la réforme du statut pénal du chef de l'état. Ce texte était "mal ficellé" de l'aveu même de Jean-Louis Debré, mais il est tout de même passé.

Enfin, le troisième texte voté concernait la Nouvelle-Calédonie et consistait en un gel du corps électoral. Cela renvoyait aux paroles données, notamment lors des accords de Nouméa. Cet engagement de l'Etat sera respecté et permettra de continuer sur les chemins de la paix et de la co-existence avec les mélanésiens (ce qui n'est pas sans lien avec ma note précédente).

Week-end à Paris

Pas de nouvelle note ce week-end, je fais un break à Paris.

Au programme, le Musée des Arts Premiers au Quai Branly. Je suis vraiment impatient de découvrir les collections de ce musée, même si j'imagine qu'il faut plusieurs visites pour commencer à comprendre tel ou tel art, telle ou telle civilisation.

Ensuite théâtre, mais je ne sais ni où, ni quoi, c'est une surprise.

Bref, détente et farniente.

On se retrouve Lundi (jour de la réunion du Parlement en Congrès à Versailles) ?

Extrême-centre

Ce soir, j'ai fait comme François Bayrou sur la photo et je suis parti en expédition pour comprendre son positionnement...

Son programme paraît généreux et l'on nous dit, à l'image de Chevènement en 2002, qu'il séduit les français. L'idée est vieille comme la politique : dépassons les clivages droite-gauche, tendons-nous la main par-delà nos différences !

Tout ceci est bien, mais pour faire quoi ? Pour amplifier la solidarité ou pour accélérer le libéralisme ? Cela François Bayrou ne le dit pas.

Il escamote le débat. Exemple ce soir sur France 2. Arlette Chabot "Supprimez-vous le CNE en cas de victoire aux présidentielles ?" Francois Bayrou "Non, je le laisse encore pendant un an et j'en tire un bilan, comme prévu dans la loi, et on verra si les salariés ont à s'en plaindre ou pas".

C'est la même chose sur la question de la diminution de la dette, dont il se croit le champion. Sans même rappeler qu'il a appartenu au gouvernement Balladur, qui a fait s'envoler la dette du pays, disons que l'UDF a voté toutes les lois de finances depuis 2002 au Sénat et trois sur cinq à l’Assemblée. Qu'elle n’a pas remis en cause la politique d’exonération de cotisations sociales, soit 99,5 milliards en cinq ans. Bref, un soutien presque total à la politique de l'UMP.

Et ne parlons pas de son travail de Ministre de l'Education sous Balladur : réforme de la loi Falloux contre la laïcité, projet de Contrat d'Insertion Professionnelle (CIP ou Smic-Jeune), promesse jamais tenue d'allocation d'étude, etc.

Bayrou, ce sont des idées généreuses, des propositions générales et des réalisations minimales. Tout cela devrait donc se dégonfler dans la dernière ligne droite.

Ils ont les mêmes idées !

Steevy soutient Nicolas Sarkozy
envoyé par sarkozyfr

J'aime bien Steevy comme commentateur ou animateur, il me fait même souvent mourir de rire, mais là Sakozy TV aurait mieux fait d'interviewer quelqu'un d'autre...

Dociles

Docile, c'est le terme qui caractérise le public de l'émission J'ai une question à vous poser hier sur TF1.

Jean-Marie Le Pen était en roue libre, sans que personne ne le contredise, ni dans le public, ni même et surtout l'animateur, PPDA. Voici quelques unes des énormités que le leader du FN a dit sans que personne ne le coupe : le "torrent de l'immigration" face auquel "nous devons nous défendre" ; ou le système colonial qui "a permis une certaine promotion sociale, un peu lente peut-être" ; ou les "différentes races" ; ou encore les SDF et les mal-logés "plus souvent des Français d'origine" car "il y a peu de SDF étrangers". Sans parler de la "famille kurde toute nue avec ses 5 enfants" qui a toujours la priorité pour les logements sociaux ; ou les "400 000 étrangers par an" qui entrent en France et les centaines de milliers d'équatoriens et de péruviens régularisés par l'Espagne qui "remontent" en France. Enfin, le risque pour la France "submergée" de se trouver dans une situation semblable au "Kosovo ou au Sri Lanka quand les étrangers sont devenus majoritaires".

Tout cela dans une ambiance de respectabilité, à la fin de son intervention il a même été applaudi !

De la même façon, la semaine dernière Arlette Chabot avait osé lui poser des questions très dérangeantes dans A vous de juger sur France 2 : "Etes vous un bon grand-père ? Avez vous l'impression d'être un grand méchant loup ? C'est facile de s'appeler Le Pen ? Y a t il une marque Le Pen ?"

La fonction des journalistes n'est-elle pas d'éclairer le public ? Les opinions de Le Pen ne se discutent-elles pas ? Sont-elles normales ?

Le Pacte présidentiel

Segolene - Discours de Villepinte
envoyé par da93

Pour ceux qui souhaiteraient une séance de rattrapage, voici le discours de Ségolène Royal à Villepinte.

Dans la suite de la note, vous trouverez le texte de l'allocution de François Hollande dimanche.

"Moi, Ségolène Royal, je dis que ce n'est pas juste"

Quel meeting ! Hier, j'étais à Villepinte toute la journée. Le matin, après le bilan des débats participatifs, j'ai eu la chance, car il s'agit bien d'une chance, d'entendre François Hollande. J'ai déjà eu l'occasion de dire combien cet homme méritait son surnom de culbuto...

Il était brillant, surprenant, plein d'humour, mordant. Bref, c'était un vrai plaisir de suivre son raisonnement. Ecartant d'un revers de la main les petites phrases et les petites polémiques, il nous a appelé à la clarté. Nicolas Sarkozy ne peut être que le candidat de la continuité et Ségolène Royal est la seule candidate du changement.

Ensuite, la salle s'est progressivement remplie. C'est à plus de 16 000 personnes que nous avons attendu l'arrivée de Ségolène Royal. L'enthousiasme et l'espoir se lisaient sur tous les visages. Tension lors de son arrivée sur scène. Puis les premiers mots, un discours construit, ferme, concret, précis.

Au travers des 100 propositions de son Pacte présidentiel, elle a répondu à tout ceux qui lui reprochaient de ne pas avoir d'idées. Oui elle a des idées et non écouter les français ce n'est pas perdre du temps !

Oui, elle a dit ses colères et mis des mots sur celles des français, tout en avançant à chaque fois des propositions concrêtes. Oui, elle a fait la preuve de sa force et de sa volonté. Ses propositions seront suivies d'effet !

Enfin, et cela m'a particulièrement touché, elle a su reprendre les mots de François Mitterrand en 1981 pour faire du combat présidentiel, un combat pour la justice sociale.

Meeting de Paris

5100 debats participatifs en France
envoyé par da93

Aujourd'hui, très très belle journée à Paris. Un meeting chaleureux et enthousiaste !

Une vraie réussite qui fera du bruit.

En attendant que je vous en dise un peu plus, vous trouverez dans cette vidéo un résumé de la démarche d'écoute que nous avons mené.

Maintenant les propositions sont là. Personne ne peut les ignorer.

Brillant

Jeudi matin, sur RTL, j'ai écouté l'excellente interview de Lionel Jospin par Jean-Michel Aphatie.

L'ancien Premier Ministre a souhaité cette interview pour revenir sur les critiques de Nicolas Sarkozy, qui tente de s'aproprier les grandes figures de l'histoire de la gauche. Je cite pour mémoire : "La gauche de Jospin et Royal a tourné le dos à Jaurès et à Blum, elle a tourné le dos aux travailleurs car elle n'aime pas le travail, elle ne parle que de statut et de contrat".

En réponse, Jospin s'est contenté de rappeler le bilan de son gouvernement dans le domaine de l'emploi. 400 000 emplois créés par an sur 5 ans, soit 2 millions d'emplois. En comparaison, les gouvernements Raffarin et De Villepin auront créé 60 000 emplois par an à la fin de la mandature.

De même, il a souligné l'ignorance ou le culot, c'est au choix, du candidat du gouvernement. Citer Blum pour critiquer les mesures sociales d'un gouvernement de gauche, il fallait le faire !

Souvenons-nous qu'en 1936, c'est le gouvernement de Léon Blum qui a rendu possible les 40 heures et les congés payés. N'oublions pas non plus, que Vichy a arrêté Blum et l'a mis en accusation au procés de Riom en 1942. De quoi était-il accusé ? D'avoir démobilisé le pays avec ses mesures sociale... Mais sa défense fut si brillante que le procés fut suspendu.