Patachons, c’est le mot qui vient à l’esprit en voyant les mesures annoncées par François Fillon pour réduire la dette de l’Etat, tenir nos engagements et, accessoirement, complaire aux sacro-saintes agences de notations.
La pression fiscale va être accrue d'un milliard d'euros dès cette année, et de 10 milliards l'an prochain. Nos gouvernants espèrent ainsi un maintien de cette fameuse note AAA décernée à la France par les agences de notations, et qui lui permet de refinancer sa dette dans de bonnes conditions. Qu’elles semblent loin les incantations de Nicolas Sarkozy sur la moralisation du capitalisme ! Qu’il est loin le temps où les états volaient au secours des banques ! Aujourd’hui, les marchés effrayent les états et dictent leur loi, même s’il est vrai que les gouvernements ont été bien imprévoyants en laissant grossir leur dette à coups de cadeaux fiscaux.
C’est d’ailleurs là que réside le plus le sentiment d’avoir à faire à des patachons. Car il est comique de voir François Fillon et Nicolas Sarkozy renoncer à une bonne partie de leurs engagements de 2007. Le paquet fiscal contenu dans la loi Tepa devait provoquer un sursaut de croissance. Il n’a fait que gonfler notre dette en offrant, à crédit, des cadeaux fiscaux aux contribuables les plus aisés. Selon la Cours des Comptes, la réduction du taux marginal d’imposition des plus riches de 48% à 40% est responsable des deux tiers des surplus de dette accumulée depuis 10 ans. En mettant le cap sur la réduction de la dette, la droite doit reconnaitre son propre échec économique. Les patachons, ou comment l’Ump tourne elle-même la page du sarkozysme !
Pourtant, tout ceci serait risible si ce tournant de la rigueur ne s’accompagnait pas d’un nouveau tour de vis pour les plus humbles. L’augmentation cosmétique de l’imposition des plus riches, sous la forme d’une contribution exceptionnelle, ne rapportera que 200 millions d’euros aux caisses de l’Etat. Cela ne représente qu’un neuvième du chèque de 1,8 milliards d’euros que le gouvernement leur a fait en réformant l’ISF. Surtout, il faut le comparer aux 1,1 milliards d’euros d’augmentation de taxes sur les complémentaires santé, aux 1,1 milliards d’euros de réduction des dérogations en matière de CSG qui vont toucher les personnes en congé parental, etc.
Ils se disaient compétents en économie, on découvre surtout qu’ils n’ont aucune boussole, sauf celle de protéger les plus riches ! Demain, nous donnerons une autre direction aux politiques économiques, pour ne pas sacrifier l’emploi et la justice sociale, pour remettre le système financier à sa juste place.
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