Et oui, cette note est sans doute la dernière avant Dimanche, car aujourd'hui, je suivrai le déplacement finistèrien de Ségolène Royal jusqu'à Brest. Alors comme à minuit, la loi nous demande d'arrêter les blogs...
Je suis très fier de la décision de Ségolène Royal de venir finir sa campagne en Bretagne et de passer par le Finistère. Je suis très heureux qu'elle ait souhaité dire un mot à Rosporden auprès de Gilbert Monfort, Louis Le Pensec et Gilbert Le Bris.
Tant de choses dites, tant de réunions, tant de messages remontés et de propositions que l'on a fait partager. Il resterait tant à dire sur l'état du monde, sur l'urgence écologique, sur la crise démocratique, sur les inégalités et les injustices sociales. Des milliers de combats seront menés par les gouvernements de Ségolène Royal si elle l'emporte, ce n'est pas qu'une question de programme, c'est une question de valeurs.
J'espère que ce blog aura contribué à éclairer un ou deux citoyens, à donner des arguments à un ou deux convaincus pour porter la lumière. J'espère que Dimanche, le peuple de France sera suffisament audacieux pour sortir de la grotte, afronter ses peurs, les dépasser, voir le monde tel qu'il est, beau et cruel, trop cruel. Prendre la réalité à bras le corps, tout faire pour qu'elle corresponde à nos rêves les plus anciens et les plus fous : liberté, égalité, fraternité !
Dans la suite de la note, vous trouverez un appel passionant d'Ariane Mnouchkine, qui était hier à Châteaulin à la réunion du Comité départemental de soutien. Pendant ce temps, nous étions plus de 300 personnes de toutes les forces de progrès rassemblées à Bannalec pour un dernier meeting.
Alors, vous allez vraiment faire ça ?
Alors, vous allez vraiment faire ça ?
Vous les plus purs que d’autres, les plus intelligents que d’autres, vous les plus subtils, vous les cohérents, vous les fins stratèges, vous allez faire ça ? Vous, les à qui on ne la fait plus, les durs du cuir, vous allez vraiment, en ne votant pas pour elle, voter pour lui?
Vous allez vraiment faire ça ? Vous allez le faire ?
Vous, les vrais de vrais de la gauche vraie, vous allez faire ça ? Pour cinq ans ! Pour cinq ans, peut-être dix, vous allez faire ça ?
Vous, les toujours déçus de tout, vous les amers, les indécis décidés, les lave plus blancs que blanc vous allez faire ça ?
Mais pourquoi ? Parce que quoi ? Parce que jupe ? Parce que talons hauts? Parce que voix ? Parce que sourire, cheveux, boucles d’oreilles? Parce que vraie ?
Il n’y a rien qui vous aille dans son programme à elle, rien ? Pas cinquante propositions sur les cent ? Pas vingt ? Pas dix ? Pas une ? Vraiment, rien du tout ?
Trop de quoi ? Pas assez de quoi?
Pas assez à gauche ? On voudrait, quitte à tout perdre, une campagne à gauche toute ?
Mais même l’extrême gauche, cette fois-ci, au deuxième tour ne joue plus à ce jeu-là. Peu importe, vous, vous allez y jouer ?
Le résultat du 21 avril 2002 ne suffit pas ? Non. On le refait en 2007, mais en mieux. Pas au premier tour, non, carrément au deuxième. C’est plus chic.
Que ceux qui ressemblent à Nicolas Sarkozy, ou qui croient qu’il leur ressemble, que ceux-là votent pour lui, quoi de plus normal. Que ceux qui lui font sincèrement confiance pour améliorer leurs dures vies, que ceux-là l’acclament et votent pour lui, quoi de plus normal. C’est même estimable.
Que les grands patrons votent Nicolas Sarkozy, pas tous d’ailleurs, loin s’en faut, non, mais par exemple les grands patrons de presse, qu’on a vu si nombreux, si heureux, à Bercy dimanche, qu’ils votent pour leur copain, qui va vraiment améliorer leurs belles vies, c’est moins estimable, mais quoi de plus normal?
Mais vous, une respiration possible, un air nouveau, un espace de travail politique, une chance espiègle, ça ne vous dit rien ? Vraiment rien? Mais qu’est-ce qui vous fait si peur ?
Les Italiens ont enfin chassé Berlusconi, les Espagnols, après une grande douleur révélatrice, se sont débarrassés d’Aznar, et voilà que nous, à quelques milliers de voix près, nous allons repasser le plat de la droite dure ?
Il y a un pari à prendre contre une certitude sombre, et vous ne pariez pas ? Quels désirs obscurs allez-vous satisfaire ? De qui donc, de quoi êtes-vous secrètement solidaires. Ce ne peut-être que du bien de ceux qui ont besoin, vitalement, de mieux être. Vitalement. Maintenant.
Supporterez-vous dimanche soir d’apprendre qu’il a manqué une voix ? Une seule. La vôtre.
Je vous en supplie.
• Ariane Mnouchkine •
faites vos jeux:
http://www.betapolitique.fr/?page=comparotron
Rédigé par : Jacques Canevet | 05 mai 2007 à 10:46