Hier, accompagné de trois adhérentes du Parti Socialiste, nous avons parcouru le marché de Moëlan-sur-Mer pour distribuer les propositions de Ségolène Royal. Les marchés sont des lieux formidables pour sentir l'ambiance d'une campagne et mesurer l'état de l'opinion.
Première remarque, l'accueil a été bon, je dirais presque très bon en comparaison à d'autres campagnes. Quelques discussions agréables avec des sympathisants, comme ce Monsieur, qui confie que son choix est fait depuis qu'il a vu Ségolène Royal à la Fête de la Rose. Et puis cette perle : une dame s'arrête devant nous, prend un tract et déclare "de toute façon mon mari me trompe avec Ségolène". On ne me l'avait pas encore faite celle là !
Quelques personnes ont refusé toute discussion ou nous ont fait savoir qu'elles votaient à droite, mais rien d'anormal, sauf ce Monsieur qui stoppe net et nous demande si nous étions pour la régularisation des grands-pères et des enfants illégaux. Pas le temps de répondre, il était déjà reparti crier sa rage des autres ailleurs.
Deuxième remarque, la crainte que suscite Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas anodin, de nombreuses discussions ont tourné sur la peur qu'inspire le candidat sortant. "Moi, il me fait peur", "Vous vous rendez compte, supprimer un fonctionnaire sur deux ?", "Vous avez vu son comportement à France 3 ? Il a menacé de virer toute la direction, tout ça parce qu'il devait patienter 2 minute pour se faire maquiller". Bref, une inquiétude sourde face à un personnage inquiétant. Il faut dire que Nicolas Sarkozy ne ménage pas sa peine pour opposer les Français les uns aux autres.
Un problème / un bouc émissaire. La France va mal après 5 années où il a été omniprésent au gouvernement et où son parti était majoritaire ? La faute à l'anti-France. Des violences éclatent Gare du Nord ? Il est du côté de l'ordre, c'est la gauche qui est laxiste. Mieux, quand il dit vouloir rassembler au-delà de sa famille politique, c'est pour fustiger "l'immigration non maîtrisée depuis 30 ou 40 ans [responsable de] l'explosion sociale dans nos quartiers". Il oppose systèmatiquement la "France exaspérée" et les immigrés ou leurs enfants, la "France qui se lève le matin" et les assistés, la "France qui respecte les règles" et celle des "fraudeurs et des voleurs", les "gens biens" et la "racaille". Sans parler du fameux "La France tu l'aimes ou tu la quittes".
Et après ça, il ose intituler son dernier livre "Ensemble"...
Oui, ensemble mais sans lui ;)
Rédigé par : Eddy | 07 avril 2007 à 17:17
C'est un bélier est pas un bouc sur la photo...
Rédigé par : Ferrer | 06 juin 2012 à 10:51
C'est sans doute vrai. Mea culpa...avec 5 ans de retard !
Rédigé par : Nicolas | 06 juin 2012 à 18:07