Le Conseil Régional de Bretagne examine depuis Lundi son budget 2015. Dans ce cadre, il m’a été donné d’intervenir sur nos engagements en terme d’équipement de la Bretagne en fibre optique. Voici mon intervention :
Le monde d'aujourd'hui est fait d'échanges numériques dans tous les secteurs : travail, santé, formation, consommation, administration... Les possibles sont infinis et cette réalité sera encore plus forte demain.
Le 30 septembre dernier, nous avons inauguré un outil inédit en Europe : le campus numérique de Bretagne. Formidable dispositif de coopération entre nos universités.
Nous savons tout l'enjeu que porte le numérique pour l'accessibilité de la Bretagne, pour son ouverture sur l'Europe et sur le monde, pour son attractivité et son développement. D'où la nécessité d'être particulièrement attentifs au déploiement des crédits FEDER et FSE qui y sont consacrés, notamment en soutenant les usages numériques nouveaux.
Mais il s'agit aussi de prendre nos responsabilités, face aux fractures territoriales à l’œuvre. La Région, en adoptant sa stratégie « Bretagne Numérique » s'est fixée l'ambition d'un accès au numérique à l'ensemble des bretonnes et des bretons.
Alors, avec nos partenaires, nous avons fait le choix de la cohérence et de la solidarité. Pour l'aménagement du territoire, le développement économique et le vivre ensemble.
Pour l’aménagement du territoire, le plan Bretagne Très Haut Débit assure un maillage équilibré des 21 Pays de Bretagne. A la fin du premier semestre 2015, 174 montées en débit auront été lancées. Ce sont aussi les premières tranchées, dans des villes moyennes, comme dans les territoires ruraux.
Je m’étonne d’ailleurs que ce choix de la solidarité financière entre les territoires et cette volonté forte d’aménagement du territoire, ne soient pas plus souvent soulignés. Pourtant, le Président de Mégalis, Jean-Yves Le Drian suit scrupuleusement ce chemin, avec l’ambition de réunir tous les Bretons. On entend souvent, sur les rangs de quelques groupes politiques, un air de déclinisme. La Bretagne serait en déclin. Si j’osais, je dirais que certains se complaisent tellement dans cette description, que l’on a parfois l’impression qu’ils nous jouent un mauvais remake du « Suicide Français » en « Suicide Breton »…
Pourtant, loin, très loin de ce pessimisme, nous nous apprêtons à installer 3 millions de prises dans les 20 prochaines années. Nous sommes ainsi en passe d'installer un réseau, comme il y a des décennies, furent installées l'électricité et l'assainissement. Rien que cela. L'on ne mesure pas suffisamment la révolution territoriale solidaire qui est en cours : ce sont deux milliards d'investissements qui sont sur la table ! Et ils font consensus avec toutes les collectivités ! Que l’on nous épargne donc les petites musiques défaitistes et que l’on accepte de voir que notre collectivité joue tout son rôle pour que la Bretagne s’ancre pleinement dans la société numérique.
Car, au-delà de l’aménagement du territoire, nous agissons ici pour le développement économique.
Créations d'emplois, compétitivité, formation tout au long de la vie, conditions de travail, articulation vie professionnelle/vie personnelle... Les progrès apportés par les nouvelles technologies doivent irriguer l'ensemble du tissu économique breton, pour que toutes nos entreprises, quelle que soit leur taille, puissent en tirer les bénéfices. Les Google Glass ne peuvent voir le jour que grâce à des brevets bretons, qui le sait ? Qui en parle ?
Aménagement du territoire, développement économique, et puis, bien sûr, ce projet est un vrai plus pour le vivre-ensemble.
Les applications et usages du numérique offrent des évolutions inouïes à notre société. Les avancées dans le domaine de la santé notamment changent la donne. Elles doivent profiter à tous les citoyens. Et nous savons également l'importance cruciale des usages numériques, tant ils favorisent l'accès aux services publics, mais aussi le lien social et l'ouverture sur le monde, sans parler des retombées environnementales.
N'oublions pas que la réussite de nos ambitions passe là par cette philosophie de travail collectif qui nous tient tant à cœur. De ce point de vue, je le redis, le syndicat mixte Mégalis mène un travail formidable de mise en relation de tous les acteurs concernés, pour qu'ensemble nous puissions faire avancer la Bretagne.
Antoine de Saint Exupery, que certains « déclinistes bretons » devraient relire, disait que « dans la vie, il n’existe pas de solution, il n’y a que des forces en marche. Il faut les créer et les solutions suivent ». Sur ce dossier que beaucoup jugeaient impossible, je crois que nous avons su réunir les énergies et être cette force en marche, qui fait avancer la Bretagne et lui ouvre les portes du futur.
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