Colère, amertume et tristesse dominent après les résultats d’hier. Comment comprendre un tel vote ? Quelles leçons faut-il en tirer ?
Les élections européennes sont-elles un séisme ? Le dictionnaire nous apprend qu’un séisme “est le résultat de la libération brusque d'énergie accumulée par les contraintes exercées sur les roches”. C’est donc un mouvement fort, brusque, et surtout sans lendemain. Ce n’est malheureusement pas le cas ici, tant ce que nous venons de vivre était froidement prévisible et se situe dans une continuité, dont l’aboutissement doit effrayer les démocrates.
Autant par l’abstention, que par les scores issus des urnes, ce qui s’est passé ce dimanche est plutôt une désagrégation, mot dont les synonymes résument à la fois les étapes qui nous ont amenées à ce résultat et les conséquences à venir : corrosion, décomposition, détérioration, dissolution, effritement, morcellement, pulvérisation et même séparation.
Alors que faire ? D’abord expliquer que l’abstention est une démission. L’Europe abstraite, technique, éloignée de nos préoccupations quotidiennes, absente de la scène internationale, n’est pas une fatalité si les peuples jouent leur rôle. A contrario de ce qu’attendent les abstentionnistes, c’est bien l’Europe du laisser faire, de la libre concurrence, de la désindustrialisation et du chômage qui a gagnée hier. Ensuite continuer à combattre l’extrême-droite. Pas en montrant du doigt ses électeurs. Ils savent très bien ce qu’ils font et pour qui ils votent. Mais en redonnant de l’espoir, des perspectives conformes aux valeurs qui ont fait l’Europe, la France et la République. Le débat public français doit cesser de tourner exclusivement autour des obsessions racistes et sécuritaires de la famille Le Pen.
La gauche, dans sa diversité, doit réapprendre à croire en ses valeurs, à les transformer en politiques publiques fortes. Elle pourra ainsi, à la fois, redresser le pays, jouer son rôle de justice sociale et enfin se rassembler à nouveau avec ceux qui veulent être utiles à la République. A défaut, chaque scrutin viendra nous replonger dans la définition du mot désagrégation…
Et comment expliquer les près de 20% du FN à ces élections? Et qu'elle est la responsabilité de chacun?
Rédigé par : Focant Gilles | 26 mai 2014 à 22:13
Le dégoût de la politique, le sentiment d'humiliation constituent le baromètre du Front National. Plus ces sentiments sont forts dans la population, plus le FN monte.
Rédigé par : Thierry Gouery | 24 juin 2014 à 00:36