L'expression "victoire à la Pyrrhus" désigne une bataille gagnée en laissant le camp victorieux exsangue.
Elle vient de la vie de Pyrrhus Ier, roi d'Epire, et de ses batailles contre les Romains. En 280 avant notre ère, il remporte la victoire d'Héraclée face à des Romains épouvantés à la vue d'éléphants. L'année suivante il remporte la bataille d'Ausculum, mais avec beaucoup de pertes. On lui prête cette expression : "Si nous devons remporter une autre victoire sur les Romains, nous sommes perdus".
En bien des points la désignation de Martine Aubry en tant que 1ère secrétaire du PS ressemble à une victoire à la Pyrrhus. Membre suppléant du Conseil National, j'étais à la Mutualité et, au vu de l'ambiance dans la salle, je crois que chacun le ressentait. Présent au Congrès des Maires, j'ai pu entendre son premier discours public dans le cadre du traditionnel repas des élus socialistes et républicains. Il en était de même.
Pourquoi ? Martine Aubry hérite d'un parti dans lequel elle pèse peu, voir très peu. Partie de 70%, elle est arrivée à 50% (un peu moins ou un peu plus n'est visiblement plus la question). C'est dire la capacité d'élan de son attelage... Les haines sont tenaces et cela ce voit y compris dans son camp. Elle prend un parti dont la démocratie interne est remise en cause et c'est peu dire !
Bref, elle a été désignée mais se voit contrainte de mener le programme de son adversaire : ouverture et construction d'une gauche arc-en-ciel, développement du parti, renouveau du débat en son sein, clarification des méthodes de prise de décision, etc. Sa désignation restera pour moi un mauvais souvenir, non pas pour elle, mais pour la méthode utilisée. Cette obstination à nier l'évidence du leadership de Ségolène Royal, au mépris de toutes les traditions du PS, nous a conduit à une tragicomédie douloureuse et s'il faut plier, nous plierons, sans oublier... Vincent Peillon a tout résumé en disant que "pour un socialiste, la force ne remplacera jamais le droit". Pourtant, je ne peux que souhaiter qu'Aubry tende réellement la main à chacun et se mette au travail pour rénover le PS.
Puisqu'on est dans l'Histoire, que Martine n'oublie pas Troie ! Ils sont nombreux à s'être associés à elle seulement pour faire barrage à Ségolène... Un jour, ils attaqueront de l'intérieur ! Et si ses meilleurs soutiens, c'était nous (car identifiés comme "concurrents") ???
Rédigé par : Stéphane | 27 novembre 2008 à 20:35
On pourrait tout aussi faire une référence à Cain, symbole d'une fraternité difficile...
Rédigé par : Arnaud Percebois | 28 novembre 2008 à 09:50