Vincent Peillon était, cette semaine, l'invité de l'émission "les 4 Vérités" (France 2). Voici ci-dessous un résumé de ses propos.
Le Parti socialiste a besoin de sortir des jeux obsessionnels de personnes, de faire émerger une nouvelle génération, pour se remettre enfin au travail. Ce parti a besoin de gens qui montrent qu'ils sont capables de travailler ensemble, et non de gens qui ont comme principale obsession de se contredire, de s'empêcher mutuellement, prenant par-là même en otage non seulement le Parti Socialiste - qui, collectivement, n'a pas été à la hauteur de ses responsabilités ce week-end - mais toute la gauche française et, d'une certaine façon, la démocratie française. Pour nous, l'enjeu n'est pas la désignation d'une personne - même si nous soutenons avec ardeur Ségolène Royal - mais la formation d'une équipe soudée qui tirera dans le même sens, pour préparer ce que les Français attendent de nous : une opposition ferme et, demain, la possibilité d'une alternative.
Rien n'est figé : après ce vote, tous les socialistes vont devoir se rassembler. Nous ne pouvons pas être ceux qui disent "ouvrons les portes et les fenêtres" et, en contradiction, les fermer à nos propres amis. L'obsession des postes et des responsabilités est secondaire. Nous ne souhaitons rien d'autre que de mettre au travail ensemble une nouvelle génération autour de personnalités telles que Pierre Moscovici, Harlem Désir, des amis de Martine Aubry, et même Benoit Hamon.
Il faut cesser ces discours agonistiques qui ne parlent qu'à nous-mêmes : Reims est un échec. Mais nous n'en portons pas, avec Ségolène Royal, la responsabilité : nous avons tendu la main à tous, nous étions prêts à tous les compromis sur la base de notre texte. C'était sans compter sur le refus de dialogue que l'on nous a très clairement opposé.
Que les uns et les autres regardent l'image de notre parti : on ne peut pas continuer comme ça. Les Français nous observent. La droite aussi, et elle ricane. Il faut que cela cesse, que nos divisions cessent. La presse est sévère avec raison, et nous devons l'être encore plus avec nous-mêmes. Il nous faut de toute urgence sortir le parti de l'ornière.
Cette semaine il y aura de nouveau un vote et j'appelle donc les militants socialistes à exercer la responsabilité qu'un certain nombre de dirigeants n'ont pas été capables d'exercer. Votez en nombre. Donnez à l'espérance la force dont elle a besoin. Redonnez au Parti la fierté d'être socialiste. Les militants ont cela dans leurs mains.
Le vote du 6 novembre dernier a été clair, celui de jeudi prochain doit l'être plus encore. Une victoire au 1er tour nous donnerait la force nécessaire au rassemblement ; ce même rassemblement que Ségolène Royal aurait été en mesure d'opérer dès dimanche si elle n'en avait été empêchée par les blessures d'ego des uns et des autres. Soyons honnêtes, il n'y avait aucune raison pour qu'il n'y ait dans la nuit de samedi à dimanche un accord majoritaire. Qui croit sincèrement à l'existence de différences très profondes entre Bertrand Delanoë, Ségolène Royal et Martine Aubry ? Personne ! Ce n'est pas sérieux, et c'est d'ailleurs ce que tout le monde s'était évertué à répéter pendant la campagne.
À ce stade, je prends personnellement un engagement : à la suite du vote de jeudi, nous réunirons tous les socialistes, non pas dans un de ces rassemblements mous et obscurs que nous, socialistes, connaissons trop bien, mais dans un rassemblement sincère autour de l'exigence du travail et du changement.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.