Vous trouverez ci-dessous le discours que j'ai prononcé à la Fête de la Rose de Scaër le week-end dernier.
Chers amis,
Je suis très heureux de vous retrouver ici pour notre traditionnelle Fête de la Rose. Merci à tous les adhérents du PS de la circonscription qui ont payé de leur personne pour que cette journée se déroule au mieux. C'est cela que doit être un Parti : la convivialité, l'amitié, la fraternité, au service de valeurs fortes que l'écume des événements ne peut atteindre.
Puisque j'interviens après Louis Le Pensec, je veux lui dire, au nom de tous ici, qu'il nous a rassuré. Nous aurions pu croire à un au revoir, puisque dans quelques semaines ton mandat de sénateur du Finistère prendra fin. Mais c'est bien « à demain » que j'ai entendu et c'est heureux, car nous avons besoin de ta voix et de ta présence.
Nous vivons une période trouble, Louis l'a dit et je suppose que Gilbert Le Bris et David Assouline y reviendront. Période trouble pour 3 raisons essentielles :
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La politique du gouvernement, qui loin d'aider le pays, nous enfonce jour après jour dans la crise.
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L'individualisme triomphant et le brouillage des repères.
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Le Congrès du PS, qui obéit à des rythmes et à des usages, dont il faut bien dire qu'ils mettent nos nerfs et notre patience à rude épreuve.
Je ne développerais pas les raisons qui font que la politique du gouvernement prolonge la crise internationale née des subprimes et de notre dépendance au pétrole. Je ne cite qu'un exemple : celui du « travailler plus pour gagner plus ».
Ce principe ressemble de plus en plus à un gag des Shadoks et on ne peut s'empêcher de penser à la phrase culte de cette émission « et les shadoks pompaient et les shadoks pompaient ». On les voyait remplir un trou en en creusant un autre !
Christine Lagarde, Ministre de l’économie, se félicite du succès de la loi TEPA, et tout particulièrement de son volet heures supplémentaires. Pourtant, sur l'année 2008, le dispositif, mélange d'exonérations de cotisations sociales et d'allègements d'impôts, devrait coûter 4 milliards d'euros. Quasiment la moitié du déficit de la Sécurité sociale cette année !
Tout ceci dans une période où le chômage progresse. Les inscriptions à l'ANPE se multiplient, même si elles sont cachées par le nombre de formations octroyées.
Dans ce contexte de remontée du chômage, ne pouvait on pas faire mieux ? Faisons ensemble un petit calcul de coin de table : considérant qu'un salarié coûte 41 000 euros en moyenne, combien d'emplois peut-on créer avec 4 milliards d'euros ? Environ 100 000 ! L'important n'est-il pas d'abord que nous puissions tous travailler plutôt que certains travaillent plus ?
Dans ce contexte, le gouvernement serait bien inspiré de ranger l’idéologie au placard et de faire preuve d’un peu de pragmatisme... Errare humanum est, perseverare diabolicum, (si l'erreur est humaine, la persévérance est diabolique).
Deuxième raison du trouble que nous vivons, l'individualisme triomphant et la perte de repères.
Je ne reviens pas sur la montée du moi, de l'ego, de la réussite individuelle dont Nicolas Sarkozy est l'exemple le plus abouti.
Je veux surtout parler des conséquences de ce mouvement de société sur la vie politique. Nous sommes actuellement en campagne sénatoriale. Les sénateurs sont des parlementaires et à ce titre ils votent la loi, débattent des propositions du gouvernement, les amendent ou s'y opposent. Face à une droite sans complexes, nous aurions pu penser que l'unité de la gauche dominerait.
Il n'en est rien et des aventures individuelles fleurissent. Je veux bien entendu parler de la liste que conduit le carhaisien Christian Troadec. Aucun dialogue n'a été engagé avec le PS pour une liste commune. Aucun compromis n'a été recherché. Seule l'ego a dominé et domine encore cette démarche. Nous en savons quelque chose en Pays de Quimperlé au regard de la composition de la liste.
Je dois vous avouer que quand j'ai appris officiellement qu'Alain Pennec était sur cette liste, j'ai eu une pensée émue pour les électeurs quimperlois... Loin de moi l'idée de dénier au Maire de Quimperlé le droit de se reconnaître personnellement dans des valeurs qui nous sont proches, mais tout de même, chacun voit bien que c'est à droite qu'il a construit sa conquête de Quimperlé.
Enfin, qu'il s'agisse de Pennec ou de Troadec, j'ai toujours eu du mal avec ces gens qui se disent de gauche et qui font campagne en tapant sur les autres forces de gauche. Qu'aurait-on entendu si François Marc et Maryvonne Blondin avaient fait de même ?
J'en profite d'ailleurs pour les saluer et saluer leurs colistiers : Bernard Pelleter, Maire de Mellac et Premier Vice-Président de la Cocopaq, Jean-Luc Fichet, Conseiller Général, Forough Salami, Conseillère Régionale.
Je voudrais surtout saluer Madame la Maire de Scaër, Paulette Perez, élue divers gauche, qui, dans cette période confuse, a fait le choix de la clarté et du rassemblement, comme d'ailleurs les communistes du département. Je souhaite à « l'Equipe Finistère » qu'ils remportent un franc succès dimanche prochain. Qu'ils lèvent les brouillards et dissipent les doutes.
Mais cette crise de l'individualisme et ces remontées d'ego n'épargnent pas les socialistes et je ne voudrais pas nous exonérer de cette critique. Tout ce passe ces derniers temps comme si chacun, au niveau local comme au niveau national, rêvait tout haut de son destin, comme si dire son ambition s'était déjà la réaliser un peu. Pourtant, ce qui fait non seulement notre force, mais aussi notre raison d'être et d'agir en socialistes, c'est bien le collectif, l'esprit collectif, le sentiment que si chacun se doit d'être respecté et reconnu comme un individu libre, c'est ensemble, dans une société fraternellement organisée, que nous pouvons nous réaliser pleinement.
Notre Congrès va s'ouvrir enfin le week-end prochain par le dépôt des motions. Enfin nous pourrons débattre, clairement, sur des textes, des orientations, portées par des hommes et des femmes identifiés. Je sais que David Assouline nous en dira plus dans un instant. Traditionnellement, les français n'aiment pas ces moments de débat que s'offrent les socialistes. Ils les voient comme un combat et parfois même les adhérents du PS oublient l'essentiel : au final c'est eux qui votent, eux qui tranchent, eux qui détiennent le pouvoir. Oserais-je dire, mon cher David Assouline, que je souhaite ardemment qu'ils soient, comme toi, des messagers d'amour ?
Au pied de ce chêne multicentenaire, c'est donc à la sagesse, à la sérénité, à la patience et à une sourde détermination, que n'entament pas les péripéties du temps, que je veux vous appeler. Ce sont ces qualités qui nous guiderons vers Reims et au-delà vers un renouveau pour notre pays. Les français nous le demandent.
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