Ce Lundi, réunion spéciale du Conseil régional consacrée à la crise et aux réponses que nous pouvons y apporter.
Nous sommes dans une récession de grande ampleur, puisque le PIB devrait reculer de 3% en 2009, avec un déficit budgétaire qui touchera les 100 milliards d’euros. Le taux de chômage pourrait lui atteindre les 10% avant la fin de l’année. Le fait, comme on l’entend souvent, que cette situation française soit moins importante que dans d’autres pays européens, n’est qu’une maigre consolation, surtout quand l’on sait que cela est dû aux “amortisseurs sociaux” (chômage, assurance maladie, formation professionnelle, services publics, etc.). D’autant que ces “amortisseurs sociaux” sont la cible d’attaques systématiques de la part du gouvernement et de ses sbires (cf. propositions ahurissantes de Lefebvre sur le travail des personnes en arrêt maladie).
En Bretagne, la crise touche durement des filières déjà en restructuration. C’est le cas de l’automobile, mais aussi du bâtiment avec une baisse très forte des demandes de permis de construire. C’est vrai encore de l’agriculture et de l’agroalimentaire, de la pêche (moins de ressource, moins de consommation d’un produit vu comme un luxe). Sur un an, le chômage a augmenté de 25% et le taux de chômage des moins de 25 ans de +46%. Bref, l’économie casino, le jeu de monopoly mondial, a tué l’économie réelle.
Face à cette situation, Jean-Yves Le Drian a souhaité “une mobilisation générale pour tempérer dans le court terme et réorienter dans le moyen terme. Toute attitude passive sur l’immédiat, attentiste pour la sortie de crise serait irresponsable”. 43 millions d’euros supplémentaires du Conseil régional sont sur la table pour répondre à cet enjeu.
Concrètement, les investissements de la Région sont mobilisés immédiatement, accélérés et suivis au plus près. Les dispositifs d’aide aux entreprises, et notamment aux PME, sont renforcés. Les aides à la formation professionnelle sont massivement augmentées pour répondre à une demande croissante des chômeurs, pour aider les jeunes, mais aussi pour répondre aux salariés licenciés des petites entreprises, pour qui aucun dispositif n’existe aujourd’hui.
Le Président a aussi insisté sur la nécessité de bâtir un lieu de concertation pour construire un “véritable pacte de relance” entre l’Etat et les régions. Critiquant les plans de relance en trompe l’oeil de Sarkozy (26 milliards annoncés, mais 4 seulement réellement engagés) et de Barrosso (200 milliards annoncés, mais 5 seulement de réellement nouveaux), il a appelé à un effort plus massif. “Je pense que la nécessité obligera à bouger alors que chacun aurait intérêt à anticiper. La donne va considérablement changer vers plus de valeur ajoutée, vers plus d’écologie, vers plus d’innovation, vers plus d’énergie maîtrisée. Nous dépasserons la fragilité de notre système productif par cette sortie par le haut en créant ces industries de nouvelle génération, nous appuyant sur les savoir-faire accumulés de ce que l’on a appelé le modèle breton.”
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