Le blog de Nicolas Morvan

Défendre et revitaliser

Dimanche, Ségolène Royal a visité un hôpital en compagnie du célèbre Patrick Pelloux, Président de l'Association des médecins urgentistes hospitaliers de France (Amuf).

L'occasion pour elle de rappeler ses engagements en la matière : "Je veux que l'hôpital retrouve les moyens dont il a besoin pour assurer à tous les Français l'accès aux soins". "Avec moi, l'hôpital sera défendu et sera revitalisé parce que je pense que c'est l'un des fondements de notre pacte républicain". "L'hôpital public doit retrouver ses forces et ses moyens". "Au cours de ces dernières années, il a perdu beaucoup de moyens. Il est en situation de grande fragilité"."Il faut que les Français aient un droit adapté aux soins sur l'ensemble du territoire national".

Ségolène Royal promet de renforcer les services d'urgence, de lancer "un plan de recrutement et de formation des infirmiers" dont "nous manquons cruellement" et veut favoriser les conditions de travail des médecins qui font le choix de travailler dans le public.

Voilà qui ira droit au coeur des habitants du bassin de Quimperlé dont le Centre Hospitalier reste menacé par une évolution réglementaire de plus en plus stricte (et c'est normal), qui se met en oeuvre dans un contexte de disette lié à la T2A, la Tarification A l'Activité (et c'est moins normal). Cette dernière a pour but de rémunérer de la même façon les cliniques et les hôpitaux publics. C'est oublier que les hôpitaux publics ont une mission de service public et accueillent tout le monde, là où les cliniques choisissent des pathologies bien précises. Sans compter le rôle important que jouent ces outils sanitaires dans l'aménagement du territoire.

C'est un des enjeux concrets pour le 6 mai !

Dialogue

Enfin ce débat proposé, annoncé, souhaité, décalé, repoussé, empêché, a eu lieu. Ségolène Royal et François Bayrou se sont parlés ce matin à Paris sous l'oeil de BFM-TV et au micro de RMC.

Le résultat est une impression d'entente cordiale. Certes ils ne sont pas d'accord sur tout, nous le savions déjà, mais ils semblent d'avis de tout faire pour éviter le pire. Au-delà, je crois même avoir perçu qu'ils aimeraient tout faire pour permettre le meilleur, c'est-à-dire une réforme profonde la démocratie française au travers de l'avènement d'une 6ème République. C'est là l'essentiel.

Non, Ségolène Royal ne renonce pas à ses propositions contenues dans le Pacte présidentiel. Comment le pourrait-elle, après les avoir élaborées en lien direct avec les Français et défendues tout au long de ces derniers mois ? Non, François Bayrou ne renonce pas à ce qui a fondé sa campagne : obsession de la dette, dénonciation du bipartisme, méfiance vis-à-vis du système médiatique, relance de la construction européenne.

Simplement, il fait le constat que la vision de la société ouverte, de la France rassemblée, proposée et défendue par Ségolène Royal est plus porteuse d'avenir pour la France que l'opposition de tous contre tous portée par Nicolas Sarkozy. Souhaitons que les électeurs de François Bayrou, dont personne, pas même lui, n'est propriétaire, entendent le message novateur qui émanait de ce débat. Nous ne fermons pas le débat comme le candidat sortant qui a multiplié les pressions pour empêcher que la main tendue de Ségolène Royal soit illustrée.

Au vu du poids politique que va prendre le dialogue de ce matin, au fur et à mesure des commentaires politiques et journalistiques, on peut comprendre que Nicolas Sarkozy ait eu peur. Mais peut-on faire confiance à un homme qui a si peu confiance en ses idées, qu'il cherche systématiquement à tacler l'adversaire ? En football, il y a belle lurette qu'il se serait pris un carton rouge !

Ci-dessous et dans la suite de la note, l'intégrale du dialogue de ce matin.

BAYROU-ROYAL 1/6
envoyé par skidoo

Gravé dans le marbre

La décision de fermeture ou de cession des sites de production de Nestlé Purina à Quimperlé était "gravée dans le marbre" selon nos interlocuteurs à Matignon, il y a plus d'un an.

Cette volonté de se départir des unités de production de Quimperlé a été annoncée fin Novembre 2005. Depuis, de nombreuses démarches ont été entreprises par les syndicalistes, souvent appuyés par les élus. Avec Daniel Le Bras, Louis Le Pensec, Gilbert Le Bris et Michaël Quernez, nous avons interpellé tous les niveaux de décisions de l'Hôtel Matignon au Préfet.

Les salariés n'ont rien lâchés, martelant leur volonté de tout faire pour que Nestlé conserve une implantation quimperloise et investisse dans ce site. Soutenus par la population du bassin d'emploi, ils ont réussi à obtenir un accord qui préserve l'essentiel. Nestlé fermera son unité de production de pâté pour chien, mais maintient son site de production de croquettes en promettant d'y investir 12 millions d'euros.

138 postes sont préservés et de nombreux départs en pré-retraite, dès 52 ans, sont prévus. Le coût social et humain est lourd. La déchirure, en cumulant les dossiers PDM, Volaven et peut-être d'autres, sera longue à soigner. Mais la catastrophe annoncée a pu être évitée.

Investis au sein du Comité de Pilotage, élus du bassin d'emploi et partenaires sociaux, vont maintenant poursuivre leur action en faveur du renforcement du tissu industriel pour créer de l'emploi durable.

Venez nombreux !

Liberté, liberté chérie

Le point faible de Nicolas Sarkozy ? Pas la peine de le chercher dans son caractère, il suffit de regarder son bilan. Son bilan de Président de l'Ump, parti qui a soutenu toutes les mesures des gouvernements depuis 2002. Mais surtout son bilan de Ministre majeur des 5 dernières années (lire ici le document bilan de la LDH). Et là, ça fait peur.

La Ligue des Droits de l'Homme (LDH) vient de publier son rapport annuel sur la situation des Droits de l'Homme en France. Le constat est sévère : "régression continuelle des libertés", "vision du monde absolument terrifiante" de Nicolas Sarkozy, "La politique législative de course au sécuritaire à dominante xénophobe sacrifie au report de voix d'extrême droite les droits des étrangers, l'humanité élémentaire et, au bout du compte, les libertés de tous".

Revenant sur l'expulsion de Cachan, la multiplication des tentes de sans-abri, la promulgation-abrogation du CPE ou l'affaire d'Outreau, la LDH fait le constat d'une "aggravation de la crise sociale", d'un "approfondissement de la crise institutionnelle" et d'une "extension de la crise éthique" qui "se répand au rythme de la contamination de l'ordre républicain par l'agenda lepéniste".

"Les libertés et l'égalité ont ainsi régressé de concert en 2006, au profit non d'une sécurité durable mais d'une idéologie sécuritaire qui augmente l'insécurité qu'elle prétend combattre" La conclusion du président de la LDH, Jean-Pierre Dubois ? "Il faut réagir avant qu'il ne soit trop tard".

A vous de juger

"Je vous pose une question, pourriez-vous vivre avec 980 € par mois ?" "Maintenant ça suffit de culpabiliser les chômeurs, quand on voit les salaires record de certains grands patrons." "La délinquance en col blanc, il faut aussi s'y attaquer."

J'espère que nombreux sont les Français qui ont vu Ségolène Royal sur France 2 ce soir. Elle a laissé parler son coeur plus d'une fois, tout en faisant preuve d'une grande aisance. Sincérité, critique morale et sociale des dérives des 5 dernières années, elle a encore marqué des points pour faire grandir la confiance que lui ont portée les électeurs le 22 avril.

Jamais l'émission "A vous de juger" n'a si bien porté son nom. Clairement, calmement, Ségolène Royal a souligné les différences qui séparent son projet de société et celui de Nicolas Sarkozy. Pour tout ceux qui douteraient de sa capacité à l'emporter lors du débat télévisé du 2 mai, l'émission est une preuve qu'elle est en pleine forme car elle porte un projet cohérent.

Voici le recto et le verso du dernier tract de campagne de Ségolène Royal.

Les sentences de Bayrou

Aujourd'hui François Bayrou a fait savoir que son choix était de ne pas choisir tout de suite ! Ce non-choix de Bayrou n'est pas une surprise, il n'en est pas moins incohérent au vu du danger qui nous guête et qu'il pointe pourtant.

Car il a été très sévère avec Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas un mystère, ces deux hommes sont de droite, mais ne s'aiment pas, loin s'en faut (suivez le lien c'est instructif).

Extraits des sentences de François Bayrou sur Nicolas Sarkozy : "Par sa proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, [il] va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été (…) Par son tempérament et les thèmes qu’il a choisi d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantages aux plus riches (…) Je pense qu’il y a des ressemblances entre Berlusconi et Nicolas Sarkozy."

Je vous passe ses commentaires sur les Hauts-de-Seine et la manière dont ce département est gouverné. Nous on le dit depuis plus de 5 ans, mais comme il faut avoir de l'humilité, si la voie de François Bayrou peut porter...

Vous me direz, pour un centriste, ne pas choisir de rallier la droite c'est déjà faire un choix très lourd. Je crois en effet que l'attitude du Président de l'Udf est de nature à troubler ses électeurs, à les faire réfléchir. Au risque de me répéter, ce n'est pas un choix anodin qui nous attend le 6 mai, c'est la préservation -ou non- du pacte républicain qui sortira des urnes.

Illégitimes car incompétents

Ce soir réunion du PS de la 8ème circonscription du Finistère (Quimperlé-Concarneau) pour tirer le bilan du 1er tour. Ce fut d'abord l'occasion d'une belle photo de famille autours de Gilbert Le Bris et Louis Le Pensec (vous la verrez demain).

Introduisant les débats, j'ai souligné combien les résultats nous libèrent du poids du 21 avril 2002. Enfin, nous avons lavé l'affront ! Si il convient de savourer cette première victoire de Ségolène Royal, ce n'était pas là l'essentiel. Car Dimanche, les Français ont réhabilité la démocratie, en soulignant que face à la crise, il n'y a pas de meilleur outil que la politique.

Dans la 8ème circonscription, nous sommes à fronts renversés par rapport aux résultats nationaux. Nous plaçons Ségolène Royal à 29,7% contre Nicolas Sarkozy à 25%. Nous avons eu de bonnes surprises en virant en tête à Baye, Moëlan, Scaër, Querrien, Melgven et Rédéné, toutes villes où la gauche n'est pas majoritaire aux municipales. Sur le podium d'honneur, nous trouvons dans l'ordre Mellac (qui a dit que Bernard Pelleter était en difficulté ?), Saint-Thurien (bravo Joël) et Bannalec en médaille de bronze (chapeau à Yvon et Guy). Je n'oublie pas bien entendu les très bons scores de Quimperlé 31,2% et de Concarneau 29,2%, mais il y en aurait tant d'autres (Saint-Yvi, Rosporden, etc.).

Partout les résultats valident la campagne de Ségolène Royal, ses intuitions et ses paris. Ils sonnent comme un encouragement à poursuivre notre travail, même si ce vote va bien au-delà de notre simple base PS. C'est un choix fort du peuple de gauche, qui nous porte d'autant plus que toute les forces de progrès appellent à mettre un bulletin Royal dans l'urne le 6 mai.

Nous allons continuer à valoriser les propositions et la méthode. La soirée d'hier nous a éclairé sur le sujet. D'un côté, nous avons eu un candidat sortant, qui a confondu débat et débauchage en "réquisitionnant les déserteurs" avec Eric Besson. De l'autre, nous avons Ségolène Royal qui prend acte du message des Français et met sur la table 5 sujets forts qu'elle propose de discuter publiquement avec François Bayrou. Quel contraste !

Nous ne diaboliserons pas Nicolas Sarkozy, pourtant il y aurait matière, mais nous ne l'exonérerons pas pour autant de son bilan et de ses propositions du 1er tour. Il doit assumer la main tendue à Le Pen. Il doit assumer les mauvais chiffres de la délinquance et les émeutes en banlieue. Ségolène Royal propose un autre projet de société, plus ouverte, plus fraternelle. Nous nous voulons défendre le pacte républicain et donc le pacte social, que Nicolas Sarkozy menace.

Durant toute la campagne nous avons entendu que la Gauche était illégitime et incompétente, qu'elle devait se réformer. Ca suffit !

C'est aujourd'hui à Sarkozy de se poser des questions. Oui l'UMP est illégitime pour gouverner la France car elle est incompétente ! Incompétente quand on voit le taux de chômage, incompétente quand on compare la croissance française et la croissance mondiale, incompétente quand on voit la France mise au banc de l'Europe, incompétente quand elle a laissé se creuser les déficits de tous ordre.

Oui, l'UMP doit se réformer. Elle doit devenir plus pragmatique, moins arrogante, plus ouverte. Elle doit cesser son idéologie archaïque inspirée du Medef et du libéralisme béat. Elle doit enfin accepter de réguler le marché pour mettre l'Homme au coeur de son projet politique. Elle doit tourner le dos à la xénéphobie et au racisme, sans l'ombre d'un doute. Sarkozy n'est pas l'homme de cette transformation. S'il est élu, ces changements salutaires de la Droite française ne pourront pas se faire dans un cadre républicain.

Sur le terrain

Une belle journée de campagne aujourd'hui. Ce matin, avec quelques copains de Moëlan-sur-Mer, nous avons été échanger avec les passants au marché en distribuant d'anciens documents présentants les propositions de Ségolène Royal.

L'accueil a été exceptionnel, de nombreuses personnes nous faisant part de leur choix en faveur de Ségolène Royal pour le second tour, y compris si elles ne l'avaient pas choisi au premier. Un mouvement est en train de monter, comme le montre le sondage de la Sofres qui donne Nicolas Sarkozy à 51% et Ségolène Royal à 49%, et ce n'est qu'un début !

Déclaration de Ségolène Royal

1er tour : Déclaration Segolene Royal
envoyé par PartiSocialiste